Innov’Action : produire du lait, simplement

Amandine Le Bras, salariée et Stéphane Hirrien ouvriront les portes de la ferme le 23 juin prochain. - Illustration Innov’Action : produire du lait, simplement
Amandine Le Bras, salariée et Stéphane Hirrien ouvriront les portes de la ferme le 23 juin prochain.
Le Finistère accueillera 9 journées Innov’Action en ce mois de juin. Rencontre avec un producteur laitier qui ouvre ses portes le 23 juin.

[caption id= »attachment_19576″ align= »aligncenter » width= »1000″]Amandine Le Bras, salariée et Stéphane Hirrien ouvriront les portes de la ferme le 23 juin prochain. Amandine Le Bras, salariée et Stéphane Hirrien ouvriront les portes de la ferme le 23 juin prochain.[/caption]

Dans son système de production, Stéphane Hirrien a, petit à petit, diminué ses intrants pour optimiser son outil de travail. « À mon installation en 2013, j’ai eu la chance de m’installer après mes parents qui avaient déjà un système économe, basé sur un parcellaire accessible », explique l’éleveur installé à Garlan. Lors des journées Innov’Action, il ouvrira les portes de sa ferme pour aborder le thème de la maîtrise des coûts.

Un maximum de pâturage

Le coût alimentaire, estimé à 45 €/1 000 L, est rendu possible par différents leviers que le jeune éleveur actionne. Une des bases de l’exploitation, même un atout selon le producteur, les parcelles autour des bâtiments. « 10 ans avant leur départ à la retraite, mes parents ont investi dans le foncier. Mon outil de travail me permet de chercher du lait à l’hectare, pas par vache. Aucune culture n’est implantée autour des bâtiments. Je garde 5 à 6 ans les pâtures, composées d’un mélange simple de 23 kg de RGA pour 4 kg de trèfle blanc. Le mélange m’apporte de la valeur alimentaire, de la souplesse d’exploitation et de la pérennité, pour un coût d’implantation modéré ».

Les parcelles les plus éloignées reçoivent la culture de maïs après pâture. Pour les champs à côté de la salle de traite, un RGI mélangé à du colza fourrager est semé après le ray-grass anglais. « Je le fais pâturer de septembre à la mi-octobre, ce qui me permet de faire l’impasse sur les correcteurs azotés pendant cette période ». Pour l’ensilage d’herbe, l’éleveur « fauche dès qu’une fenêtre météo est favorable. Quitte à perdre du rendement, je préfère privilégier la qualité alimentaire du fourrage, par une fauche avant épiaison, et pour retrouver un stock d’herbe sur pied dès la fin juin ».

La Normande, une histoire de famille

Les 95 Normandes qui composent le troupeau produisent près de 600 000 L de lait. « À la mise en place des quotas, mes parents ont misé sur la mixité de la race pour dégager du revenu. Je profite aujourd’hui de 50 années de sélection réalisée par mes prédécesseurs ». Le coût du renouvellement fait aussi partie des éléments travaillés par l’élevage. Le démarrage des femelles se fait au lait yogourt, puis le pâturage démarre dès 4 mois. « La mise à la reproduction coïncide avec des animaux ayant un tour de poitrine de 172 cm. Certaines l’atteignent dès 13 mois ½. Les premiers vêlages arrivent entre 22 et 25 mois ».

Des laitières rapidement productives, promises à une longue carrière, car l’éleveur autorise plusieurs inséminations et essaie de faire vieillir les vaches. Côté alimentation, la gestion rigoureuse de l’utilisation de concentré est importante. « Je ne donne pas de tourteau de colza par le Dac du roto tant que le maïs ne représente pas la moitié de la ration ». Une gestion qui permet à l’élevage de se passer de correcteur azoté plus de 6 mois de l’année.

Les cultures au service du coût alimentaire

Pour atteindre un coût fourrager bas, Stéphane Hirrien diminue progressivement les intrants, comme la réduction de l’engrais starter en maïs ou encore le recours à un désherbage mécanique. « La Cuma de Garlan a investi dans une bineuse. Sans deux passages de cet outil, je ne serais pas venu à bout des véroniques présentes dans les champs, la culture aurait été ratée ». Cette gestion raisonnée pousse l’agriculteur à souscrire une MAE, voire même à aller plus loin. « Pourquoi pas la production biologique ? Quelle sera la demande sur ce marché dans l’avenir ? », des questions que se pose le producteur, à la tête d’un système simple et évolutif.

9 fermes ouvertes dans le département

Les journées Innov’Action se dérouleront les :
21 Juin • Ferme de Keroudy, à Milizac (production laitière) ; • EARL Pierre Bernard, à Plonévez Porzay (production laitière) ; • Paul Bihan, à Saint-Jean-du-Doigt (légumes).
22 Juin • Chez Willem, Stasja, Reinier et De jongh, à Poullaouen (lait bio) ; • EARL Ronan Barbier, à Ploudaniel (production laitière).
23 Juin • EARL Stéphane Hirrien, à Garlan (production laitière) ; • Gaec du Goulet, à Riec-sur-Belon (lait et porcs).
24 Juin • Frédéric Tréllu, à Landrévarzec (viande bovine) ; • Gilles Postic, à Tourch (veaux de boucherie).


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