Un agriculteur peut être tenté de réduire la main-d’œuvre salariée pendant la crise. Bonne stratégie ou mauvais calcul ?
[caption id= »attachment_20108″ align= »aligncenter » width= »600″] Gilbert Tromeur, président de la Fédération des services de remplacement, et Raymond Marrec, président de Partag’emploi.[/caption]
« Il est temps que les agriculteurs comprennent qu’il vaut mieux investir dans du personnel que dans du matériel ». Ces propos sont ceux de Raymond Marrec, président de Partag’emploi, groupement d’employeurs du Finistère, lors de l’assemblée générale des services de remplacement, vendredi dernier à Quimper. Il n’est pas le seul à le penser puisque l’agriculture finistérienne emploie plus de 9 500 salariés équivalent temps plein, soit le nombre le plus élevé des quatre départements bretons.
130 salariés pour 6 000 vaches et 42 000 porcs
Si limiter le recours à de la main-d’œuvre salariée est une voie parfois envisagée pendant la crise pour réduire les charges, ce choix a pour premier inconvénient de reporter du travail supplémentaire sur l’agriculteur. Agriculteur qui se fatigue et perd en productivité. « Et qui ne peut plus prendre du temps pour la réflexion », fait observer Stéphane Charon, directeur de Finistère Remplacement, qui note qu’en 2015, les Finistériens n’ont pas forcément fait ce choix du moindre recours au salariat ; du moins en ce qui concerne le remplacement qui a progressé de 6 % pour Finistère Remplacement et même de 20 % pour le recours au groupement d’employeurs (Partag’emploi). « L’ensemble des deux structures représente 130 salariés qui chaque jour traient plus de 6 000 vaches et s’occupent de 42 000 porcs à l’engrais », illustre Stéphane Charon.
5 jours offerts aux jeunes
Pour sensibiliser les jeunes aux services de remplacement, la Fédération départementale a signé un partenariat avec le syndicat Jeunes Agriculteurs pour mieux communiquer sur les dispositifs de prise en charge. « Cinq jours de remplacement sont offerts à tout nouvel installé », cite Noël Raguénes, vice-président du service départemental et des services de remplacement locaux. Et d’expliquer que l’adhésion au régime de prévoyance Alterre Ego proposé en lien par Groupama (706 €/an de cotisation) permet « du fait d’une sinistralité en baisse de bénéficier d’indemnités journalières de 101 €/j en 2016 (en hausse de 4 %) ; avec une franchise accident réduite à 2 jours et à 5 jours pour maladie ».
Invitée à participer aux travaux de l’assemblée générale, la députée Annick Le Loc’h, n’a pas eu besoin de grande démonstration pour être convaincue de « la place centrale de l’Homme » dans les systèmes d’élevage comme l’a évoqué Gilbert Tromeur, président de la Fédération des services de remplacement. La députée du Finistère a, à cet effet, rappelé que sur les 60 propositions du rapport parlementaire sur l’avenir des filières d’élevage qu’elle a contribuées à élaborer, la 54e vise à « promouvoir les services de remplacement, les travailleurs occasionnels et partagés et étendre le crédit d’impôt dédié ».