Aliment et poussins de très bonne qualité, main-d’œuvre à 2 €/heure, bâtiments neufs à 166 €/m2. Des aviculteurs bretons, élus à la Chambre d’agriculture, reviennent sur leur voyage d’étude en Pologne.
« La Pologne qui avait 25 ans de retard sur nous a aujourd’hui 10 ans d’avance », lance Pierre Lec’hvien, aviculteur à Langoat (22). Il faisait partie d’un petit groupe de 5 élus de la Chambre régionale d’agriculture, accompagnés par 2 ingénieures avicoles, partis en voyage d’étude de 5 jours en Pologne mi-mai. « Nous avons vu uniquement des élevages familiaux allant de moins de 10 000 m2 à plus de 17 000 m2 », indique Sylvaine Dano, éleveuse à Saint-Jean-Brévelay (56). Les bâtiments sont tous très solides. « Même les vieux bâtiments datant de l’époque soviétique qui sont en brique rouge. Ils sont conçus comme des maisons, ils ne vieillissent pas », témoigne Pierre Lec’hvien.
Et que dire des poulaillers neufs faits sur le même modèle, très solides, suréquipés et amortis sur 15 ans. Le coût de ce genre de bâtiment tout équipé avec du matériel de très bonne qualité et un sol bétonné est d’environ 166 €/m2. En France, on serait plus proche de 350 €/ m2 pour les mêmes prestations, mais on fait du neuf avec panneaux-sandwichs pour 280 €/m2. « Le remboursement des investissements représente 0,03 €/kg de viande sortie élevage. Ils ne calculent pas comme nous », rapportent les éleveurs bretons.
Un système libre sans intégration
Les éleveurs polonais ne sont pas intégrés, ils fonctionnent en libre. Ils achètent donc leurs poussins, l’aliment et traitent avec l’abattoir directement. « L’abattoir rencontre individuellement chaque aviculteur au mois d’octobre afin d’établir une planification des mises en place pour l’année suivante. Un jeune installé peut, s’il le souhaite planifier 6 lots de poulets par an. « Les enlèvements de volailles se font vraiment en temps et en heure, au maximum il y a 2 à 3 jours de décalage », précise Coline Brame, ingénieure avicole à la Chambre d’agriculture. Une chose a particulièrement marqué Pierre Lec’hvien : « En Pologne l’éleveur est considéré comme un client à part entière des couvoirs, abattoirs et fabricants d’aliment. Ce n’est pas un sous-traitant comme en France. »
Une concurrence tirant la qualité vers le haut
Concernant les poussins, certains aviculteurs choisissent d’avoir tout le temps 2 couvoirs en concurrence afin de vérifier la qualité des animaux livrés. D’autres font confiance à un seul couvoir et s’engagent avec lui sur une année. « Dans ce système, les meilleurs poussins issus du cœur de ponte vont chez les éleveurs polonais, les autres sont exportés. » De même pour l’aliment, les fabricants sont en réelle concurrence, ce qui les tire vers le haut. Cela se ressent vraiment sur la qualité puisque c’est leur façon de pouvoir se démarquer les uns des autres.
« Certains éleveurs, comme pour les couvoirs, collaborent avec 2 fabricants d’aliment afin de maintenir la pression et de permettre de contrôler en permanence la qualité. » Des aliments qui sont plus riches en protéines brutes et en lysine qu’en France. « Dans la composition nous avons observé une ligne intitulée : huiles et graisses à hauteur de 7,4 %. Vu la bonne tenue des granulés nous avons de gros doutes pour que les graisses soient d’origines animales », confie Coline Brame. Preuve de la bonne qualité, les résultats techniques suivent : des poulets de 2 kg à 34 jours avec un IC de 1,56 et un GMQ de 100 g/jour pour un chargement de 18 poulets/m2.
« En dinde Converter, les animaux pèsent 7,08 kg à 10 semaines et l’objectif à atteindre est 20 kg avec un IC de 2,29 », selon Sylvaine Dano. Enfin, les volailles au moment des départs abattoir sont payées au prix du jour. « Un prix relativement stable depuis plus de 2 ans », précise Coline Brame.
Une main-d’œuvre à 2 €/heure
Si les nouveaux poulaillers sont exploités comme en France, leurs anciens bâtiments reçoivent des poulets sur 2 étages. Dans un 1 200 m2 au sol, il y a des volailles sur 2 400 m2. « Chaque petite surface est exploitée. Chez un jeune éleveur possédant 18 000 m2, nous avons vu des poulets dans un bâtiment très ancien. L’aliment leur était distribué manuellement. » Il faut préciser que la main-d’œuvre n’est pas un frein chez eux puisqu’un ouvrier ukrainien coûte 2 €/heure à l’éleveur.
De retour de leurs visites d’élevages, les aviculteurs français constatent : « Chez nous on nous pousse à produire au plus bas coût possible, alors qu’eux recherchent d’abord la qualité en alimentation et poussins par exemple. Ils travaillent avec des densités de 18 poulets/m2. Les éleveurs polonais sont de vrais chefs d’entreprise. Ils peuvent négocier avec les partenaires de leurs exploitations, ils ont de vrais leviers techniques pour améliorer leurs résultats. »
Rédiger un texte commun avec les Polonais
En décembre, une délégation polonaise est venue en France et ils avaient déjà une idée derrière la tête. Mi-mai, nous sommes allés les rencontrer chez eux. Ils nous ont expliqué que ce ne sont pas les élevages familiaux « historiques » polonais qui déstabilisent le marché européen mais plutôt de gros élevages financés par des investisseurs, dont des sociétés françaises. Ils nous proposent d’essayer de mettre en place une sorte de partenariat entre la France et la Pologne afin d’amorcer des échanges sur la maîtrise de notre production européenne. Nous sommes des Européens sur un marché mondial, donc malgré certaines distorsions de concurrence, les producteurs polonais ne sont pas nos concurrents directs. Avec la Chambre d’agriculture, nous nous sommes rapprochés d’eux afin de faire un premier essai en rédigeant un texte commun pour faire barrière au Tafta.Didier Goubil, Président du pôle avicole de la Chambre régionale d’agriculture
ernest kapo
bonjour jai besoin d’un batiment et d’un equipement automatique pour 10 000poulets de chairs. en cote d’ivoire.
dimensions du batiment: 51mx9mx3m20.