Pour 2016, c’est terminé. L’examen « du Pac 2016 » est clos depuis le 16 juin. Visiblement les agriculteurs ont transpiré sur leur copie cette année. Pour avoir leur sésame électronique, la plupart d’entre eux ont dû demander des heures de « soutien secquière » pour tracer le bon chemin dans le maquis des SNA (surface non agricole). Reste que si cette épreuve de dessin obligatoire est laborieuse pour les agriculteurs, elle l’est peut-être encore davantage pour les correcteurs qui s’arrachent les cheveux depuis plus d’un an pour valider les copies de 2015. Résultat au 15 octobre a promis le ministre. La publication des notes sur Internet – le montant des aides Pac pour chaque exploitation – sera retardée d’autant.
Les aides représentent moins de 7 % du prix pour le lait
Et à ce sujet, il fallait d’ailleurs en vouloir sacrément aux paysans pour valider une idée aussi saugrenue. C’est comme si à chaque fois qu’un Français prenait le train, la remise de 70 % que lui fait la collectivité apparaissait sur son billet puisque le voyageur ne paye en moyenne que 30 % du prix effectif. Avec un tel niveau de soutien, l’agriculture bretonne devrait percevoir plus de 6 milliards d’aides pour sa mission de service public qui consiste à nourrir la population. Si tant est qu’assurer du pain aux citoyens soit considéré aussi prioritaire que l’aide au transport ferroviaire…
En 2016, les aides directes à l’agriculture bretonne représenteront moins de 570 M€, soit 6 % sur un ticket de supermarché pour le lait, moins de 2 % pour la côte de porc et moins de 1 % pour le légume. Le voyageur qui traverse la France en savourant son sandwich SNCF a donc deux bonnes raisons de se réjouir : il bénéficie de deux remises, une grosse pour voyager et une petite pour manger. Circulez, il y a trop de choses à voir qu’on ne saurait voir.