Le barbuttage est une technique qui consiste à créer des buttes tous les mètres dans les rangs de légumes. L’objectif est de préserver la qualité de l’eau en freinant l’érosion des sols et en limitant le lessivage des engrais et des produits phytosanitaires.
« La technique de barbuttage consiste à créer des buttes dans les rangs de pomme de terre pour limiter au maximum les ruissellements et l’érosion des sols », indique Hubert Jacob, producteurs de légumes à Plounez (22). Dans le cadre de la préservation de la qualité de l’eau sur le bassin versant du Traou, une démonstration de barbuttage était organisée par la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor à Plounez (22) le 24 mai.
Limiter le lessivage des sols
« Nous avons choisi une culture de pomme de terre dans une parcelle en pente donc présentant potentiellement plus de risque de ruissellement pour présenter aux producteurs légumiers la barbutteuse », explique Mathilde Bodiou, conseillère en cultures légumières pour la Chambre d’agriculture. La machine crée une butte dans le rang tous les 1 m à 1,30 m suivant la taille de la roue utilisée. « Cette technique est très utilisée en Belgique, l’objectif est de réduire la vitesse de l’eau dans le rang et ainsi freiner l’érosion. C’est aussi un très bon moyen de limiter le lessivage de l’engrais ainsi que des produits phytosanitaires », commente Mathilde Bodiou. Pour Hubert Jacob : « Il faut passer dans les parcelles un peu plus tôt pour que les fanes ne soient pas trop hautes et pour éviter de découvrir des pommes de terre qui deviendraient vertes. »
L’associer à un autre matériel
La société Le Bougeant, spécialisé en matériel agricole, a fait venir des éléments de chez le fabricant qu’ils ont adaptés sur un bâti pour réaliser la démonstration. C’est donc une machine en 2 rangs qui est au travail. « Ici on serait plus sur du 4 ou 5 rangs. C’est un matériel qu’il faut adapter derrière une bineuse ou une butteuse pour ne pas avoir un passage supplémentaire à effectuer », conseille le producteur de légumes.
Les producteurs présents trouvent que le principe est bon mais qu’il faut passer du temps car pour un résultat correct et des buttes bien formées il ne faut pas aller trop vite. « Il est donc primordial de l’associer à un autre matériel. » Pour éviter de se faire remuer lors des traitements qui suivent, le chauffeur lève les éléments qui tombent dans les passages de traitement. Si personne n’est encore équipé en Bretagne, les aides à l’investissement de 25 % sur ce type de matériel dans le cadre du PCAEA pourraient être incitatives.
« Il faut compter autour de 8 000 € pour un matériel en 5 éléments », informe Mathilde Bodiou. Et Jean-Jo Habasque, conseiller en cultures légumières à la Chambre d’agriculture de préciser : « Les producteurs investiront si l’outil est polyvalent et que les résultats sont concluants en pomme de terre, artichaut et chou-fleur pour qu’il soit rentable. »