D’après Philippe Chalmin, le secteur agricole des matières premières a vécu « une décennie fabuleuse », et doit se réadapter à « des temps plus durs comme dans les années 80-90 ».
La baisse des matières premières, agricoles ou non, est de 38 % en 2015 par rapport à 2014. Parmi les facteurs explicatifs de cette baisse, il y a un ralentissement de la demande mondiale. « Le monde continue à croître mais moins vite », analyse Philippe Chalmin, économiste, lors de la remise de la 30e édition du rapport Cyclope. Notamment en Chine, premier importateur mondial de pétrole, ainsi que de la plupart des minerais et métaux et de nombreux produits agricoles.
Si les importations n’ont pas diminué au premier trimestre 2016, leur croissance a néanmoins faibli. Mais c’est surtout l’abondance de l’offre qui explique cette tendance. La fin des années 2000 a été marquée par « la crainte de manquer de ressources. Producteurs et financiers ont donc financé de nouveaux projets miniers, de production d’énergie et des développements agricoles », qui ont contribué à la pléthore actuelle, analyse Philippe Chalmin. Pour de très nombreux marchés, la question reste de savoir si les prix ont atteint leur plancher.
Le rapport Cyclope tranche : « À conditions climatiques et géopolitiques “constantes”, il n’y a guère de chances de rebonds significatifs et les marchés sont bien entrés dans une période de prix en baisse. À long terme, la croissance de l’Inde pourrait redonner des couleurs à la demande de matières premières, même si sa politique économique, plus axée sur l’autonomie que celle de la Chine, limite son impact sur les marchés mondiaux », estiment les auteurs.