Agriculteurs de Bretagne prépare ce week-end la quatrième édition de « Tous à la ferme », un rendez-vous privilégié entre professionnels du monde agricole et grand public. Rencontre avec un éleveur du Nord-Finistère qui ouvre ses portes, dimanche 26 juin.
À l’entrée de la ferme, les balles d’enrubannage empilées proprement en dit long sur le mode de nutrition de l’élevage bovin de Lionel Cornec, jeune agriculteur installé à Saint-Urbain (29). « Nous enrubannons 600 à 700 balles par an, pour le troupeau d’une centaine de mères », explique l’éleveur. Installé en avril 2014, il a choisi de continuer la production de Blondes d’Aquitaine mis en place par ses parents. « C’est une race moins rustique, avec laquelle la conduite doit être plus technique », précise Bernard Cornec, son père.
La culture de l’herbe
Sur les 100 ha qui composent l’exploitation, 78 sont consacrés à l’herbe. « 53 sont pâturés par les animaux. Les 25 ha restant sont fauchés. Nous sommes dans un secteur froid, les maïs peinent à produire 11 tonnes de MS / ha. En herbe, les rendements sont équivalents ». Le paquet est donc mis sur cet or vert par l’éleveur, qui trie sur le volet les espèces intéressantes. « Les parcelles destinées à la fauche contiennent du trèfle violet, du dactyle, de la fétuque et de la luzerne. Pour les pâtures, deux ray-grass tétraploïde et diploïde sont mélangés à de la fétuque, des trèfles blancs nains et agressifs, du trèfle violet et hybride et de la fléole ».
Cette multiplication d’espèces permet de trouver le mélange idéal pour chaque parcelle. « Je réalise moi-même mes mélanges. Pour les parcelles de fauche, le mélange fétuque / luzerne fonctionne très bien. Le premier est facile à sécher, le second apport de l’azote. 95 % des parcelles fauchées sont enrubannées, et 4 coupes sont réalisées chaque année », confie Lionel Cornec. Le choix d’un équipement dédié à l’herbe a été préféré à du matériel de semis ou d’épandage. Ces tâches sont déléguées. « Il faut être réactif pendant la saison d’herbe. Quand l’entreprise sème le maïs, j’ai le temps nécessaire pour la récolte d’herbe ».
L’éleveur trouve un débouché à sa production via un boucher local situé à Landerneau (29). « Côté bilan carbone, je n’utilise pas de soja, je suis autonome au niveau alimentaire et la vente se fait en circuit court ». Une bête part tous les 10 jours alimenter l’étal du boucher. Pour la finition, Lionel Cornec nourrit ses vaches avec une ration sèche spécifique, très bien valorisée par la race Blonde d’Aquitaine. « La première semaine d’engraissement, j’utilise un mash composé de lin, de pulpe de betterave, de luzerne déshydratée et de céréale affichant 24 % de protéines, pour deux tiers de la ration. L’autre tiers contient du maïs grain, de l’orge et du tourteau de colza. Ce rapport 2/3 – 1/3 est inversé par la suite. Le lin apporte de la couleur à la viande, ainsi que des Oméga-3. Je vais au-delà du cahier des charges du Label Rouge », estime-t-il.
Les visiteurs de dimanche seront choyés par la diversité des activités du jour. Les nombreuses espèces végétales utilisées sur l’exploitation seront présentées de différentes façons. « Chaque espèce sera exposée en végétation, puis sous forme de graine. Enfin, les matières premières utilisées dans la ration seront étalées au public, pour qu’il se rende compte des matières premières nobles utilisées ».
Baptême de tracteur, chant de marin, visite de l’exploitation sont au programme, et la savoureuse viande produite par l’exploitation sera dans les assiettes. « Nous avons convié les producteurs de la commune et toutes les persones ayant un lien avec le milieu agricole. Ainsi, un brasseur de bière de Saint-Urbain fera une démonstration de son métier ». Que les passionnés de football se rassurent, un écran est prévu pour suivre la compétition européenne.