L’écimage exploite la différence de hauteur entre la culture et les adventices pour couper les inflorescences de ces dernières, ce qui empêche la production de graines et leur propagation dans la culture.
Comment stopper les folles avoines, rumex, chardons, vulpins ou autres chénopodes ? L’écimeuse peut être une solution dans la palette des outils de désherbage mécanique.
Revu pour les grandes cultures
Outil peu répandu sur notre secteur et pour la première fois en démonstration en Bretagne, l’écimeuse a intrigué lors du salon Tech & Bio, organisé à Bignan (56) les 1er et 2 juin. Cet outil de désherbage, développé pour d’autres secteurs de production (viticulture en autres) a été remanié pour une utilisation en grandes cultures. Ce desherbage mécanique peut intervenir en dernier recours avant récolte, en coupant l’inflorescence des adventices de la parcelle, au-dessus des épis de la culture en place.
Éviter le salissement de la parcelle
Il est relativement efficace, pour peu que la culture principale soit plus basse que l’adventice. Il peut être utilisé en agriculture biologique ou conventionnelle à titre curatif ou préventif, pour éviter une montée en graine des adventices et un salissement de la parcelle. Trois modèles ont été présentés dans une parcelle de blé et d’avoine, simulant une invasion de folle avoine. Un outil intéressant mais demandant une vigilance lors de son utilisation face à sa dangerosité en lien avec la hauteur de coupe. Le contrôle de la hauteur de travail est déterminant pour l’efficacité d’intervention de l’écimeuse.
Une vitesse de rotation adéquat
L’écimeuse ETR GA, de la société Grégoire Agri, présente un châssis frontal sur lequel sont fixés des éléments de coupe munis de couteaux en inox. La rotation des rotors est assurée par des moteurs hydrauliques. Avec une réduction de la vitesse de rotation à 1 500 tr/min et une augmentation du diamètre des couteaux, il n’y a pas de phénomène de soufflerie qui évite aux adventices de se coucher au passage de la machine. « Elle peut intervenir à 5 cm de hauteur, mais ce n’est pas une faucheuse », met en garde le constructeur.
Un système hydraulique indépendant
Agrodistribution a présenté, quant à lui, le JR 640, muni de lames montées sur des rotors à axes horizontaux. Trois moteurs et trois pompes hydrauliques en assurent l’entraînement. Ces rotors sectionnent les adventices au-dessus du couvert grâce à une vitesse de rotation de 1 800 tours/min. Un groupe hydraulique indépendant à l’arrière du tracteur alimente les moteurs de l’outil. Un projet en 12 mètres en est cours de développement. Un lamier remplacera le rotor, évitant ainsi les risques de bourrage, limitant l’encombrement tout en étant plus léger.
Un système sélectif de faible poids
C’est un modèle suédois Combcut que la société Stécomat a présenté. Il se distingue par son système sélectif, lui permettant de passer dans le feuillage. Basé sur la différence de rigidité entre la culture en place et les mauvaises herbes à éliminer, les feuilles souples passent au travers des lames sans impact. La coupe s’effectue grâce à l’avancement (de 4 à 15 km/h) et non pas par entraînement : les tiges plus épaisses vont êtres projetées vers les lames de cutter. Les rabatteurs sont les seules pièces en mouvement sur la machine. Son faible poids (850 kg) lui permet un attelage facile sur des tracteurs de faible puissance.