Le détecteur de chaleurs Heatime proposé par Evolution est désormais accessible à tous les élevages, laitiers comme allaitants.
Les éleveurs laitiers connaissent déjà Heatime, qui détecte les chaleurs des vaches en enregistrant leur activité par un capteur (sur un collier). Désormais, il fonctionne aussi pour les races à viande. « C’est le même pour tout le monde », explique Alain Chevallier, responsable monitoring à Evolution. Dernièrement, la société SCR, développeur du Heatime, a mené une étude auprès d’élevages français. Elle est concluante. « Le système est aussi fiable que pour les élevages laitiers », explique Hila Croll, responsable scientifique de la société israélienne.
Plus facile d’inséminer
Christian Bourdeau, éleveur dans les Deux-Sèvres, a fait partie des élevages témoins. Il utilise l’insémination animale (IA) à 100 %. « Les premiers jours, j’étais dubitatif, je surveillais l’écran et aussi les vaches. Mais j’ai constaté que cela marchait. » Ses responsabilités professionnelles l’éloignent de l’exploitation. « Quand j’étais parti, c’est l’appareil qui détectait. »
Développer l’IA avec une détection des chaleurs facilitée
Fort de ces résultats, Evolution va donc pouvoir persuader les éleveurs d’investir dans cette technologie, et avant cela, de se lancer dans l’IA qui ne concerne que 15 % du cheptel allaitant. « L’un des principaux freins est la difficile détection des chaleurs », explique Philippe Doradoux, chef produit filière viande à Evolution. Cette détection est chronophage : environ 45 minutes, en trois fois 15 minutes par jour. « Aujourd’hui, ce ne sont pas les vêlages qui me stressent, c’est la période de reproduction », avoue Christian Bourdeau. Ce nouvel outil va faire gagner du temps. Il va aussi améliorer la détection chez des éleveurs qui ne repèrent pas toutes les chaleurs.
Des infos sur la santé des vaches
Heatime fonctionne avec un tag (capteur) accroché à un collier. « Cet accéléromètre est comme une Wii, il mesure tous les mouvements », décrit Matthieu Le Broc, chef de gamme à Evolution. Il mesure même très finement les mouvements de la rumination. Avant, cela se faisait par micro. Les producteurs peuvent donc aussi être alertés sur la santé des vaches : activité de rumination faible, difficulté après vêlage… À l’échelle du troupeau, on va pouvoir déceler les troubles métaboliques.
« Nous avons récemment détecté un épisode de grippe, par le nombre de vaches qui se trouvaient en alerte. » On pourra également surveiller les conditions de nutrition, et assurer un suivi autour des vêlages, pour détecter des vaches à risques. Désormais, les données sont synchronisées avec celles de l’Arsoe sur l’élevage (constats d’IA, dates de vêlages, etc.). L’éleveur suit tout depuis son ordinateur ou son smartphone.
Améliorer la reproduction
Selon Evolution, c’est l’élevage dans son ensemble qui doit en tirer les profits. En effet, 42 % des troupeaux ont des vêlages étalés. « Il y a des marges des manœuvres énormes », commente Philippe Doradoux. Ce type d’outil peut aider à concentrer les vêlages, et ainsi réduire la mortalité des veaux, et à mieux maîtriser les intervalles vêlage-vêlage. Avec les constats de gestation, l’éleveur élimine les vaches improductives. L’aide à la détection des chaleurs participe à une gestion rigoureuse de la reproduction. Le coût est de 4 00 euros, plus une centaine d’euros par collier. Les éleveurs qui ont deux saisons de reproduction peuvent acheter deux fois moins de colliers. Rémi Hagel