Même dans un contexte difficile pour de nombreuses filières, les responsables de l’AEF 22 constatent que la question du développement du salariat sur les exploitations reste d’actualité. Même si la confrontation offre – demande ne s’ajuste pas toujours parfaitement.
[caption id= »attachment_20323″ align= »alignright » width= »355″] Julie Jacq et Hervé Conan de l’AEF 22.[/caption]
En marge de la récente assemblée générale de l’Association emploi formation en agriculture des Côtes d’Armor (AEF 22) à Plérin, son président, Hervé Conan, a fait le bilan de l’année écoulée. « En 2015, notre structure a connu une hausse sensible d’activité, 509 offres d’emploi collectées contre 340 en 2014, tirée par un nouveau dynamisme sur le créneau saisonnier du maraîchage. Nourri notamment par les employeurs en Coco de Paimpol. » Mais cela est tout sauf dû au hasard. « Nous avons mené, en partenariat avec l’UCPT, un vrai travail de promotion de nos services auprès des producteurs de la zone légumière. »
En s’appuyant sur un simple flyer présentant l’AEF et expliquant le principe de la Bourse de l’emploi qui confronte les offres en recherche de main d’œuvre à une liste de candidats. « Le document était glissé dans le casier individuel des agriculteurs à la coopérative où chacun récupère ses bons de livraison. » En plus d’un encartage dans la presse agricole, Hervé Conan avait aussi publié « un mot » dans Prince Info, la lettre d’information de l’UCPT… « Com me quoi, quand on communique, on en récolte les fruits. »
Élevage et machinisme cherchent des salariés confirmés
Plus globalement, les chiffres de l’AEF 22 en 2015 font état de plus de 70 % des contrats sous forme de CDD. « On n’échappe pas à une réalité qui est représentative de tous les secteurs d’activité en France », commente Julie Jacq, chargée de mission pour l’association. « Pourtant, nous travaillons pour que les employeurs optent davantage pour des propositions de CDI qui véhiculent davantage d’attractivité sur le marché de l’emploi. »
Du côté des personnes à la recherche d’un job qui frappent à la porte de l’AEF, le public est surtout non issu du monde agricole. « Cela pose parfois des difficultés par rapport aux attentes des employeurs qui souhaitent des agents opérationnels immédiatement. Plus de 80 % des offres d’emploi en élevage s’adressent à des candidats expérimentés et 90 % en machinisme. Mais malheureusement, tout le monde n’est pas né sur un tracteur », regrette Julie Jacq. Malgré tout, la structure qui fait le trait d’union tire son épingle du jeu avec 88 % d’offres d’emploi satisfaites. « Un bon taux de placement », apprécie Hervé Conan.
Toujours plus d’offres en élevage laitier
Les deux spécialistes notent également que malgré la violente crise que traversent les filières animales, aucune baisse du nombre d’offres en productions laitière ou porcine n’est constatée. « Au contraire, avec les associations, les agrandissements, les regroupements d’exploitation ou l’aspiration de certains à se dégager du temps libre pour la vie de famille, le nombre d’offres en lait augmente d’année en année. Et c’est souvent de la création nette d’emploi qui vient remplacer des systèmes de remplacement occasionnel. »
35 % des dossiers de l’AEF concernant une création de postes sont axés sur la production laitière. En revanche, Hervé Conan note que « 52 % des offres d’une durée de vie de plus de 2 mois » ont trait aux productions animales (porc et bovins). « La tendance des employeurs, secoués par un contexte économique défavorable, est à la prudence en proposant des contrats courts moins attractifs. »