La fine gestion du pâturage leur permet de passer la crise laitière

batiment-lait - Illustration La fine gestion du pâturage leur permet de passer la crise laitière
Les vaches de Nelly et Patrick Le Blé produisent 8 000 kg de lait avec moins de 500 kg de concentrés. La gestion des paddocks, à l’observation, leur permet d’avoir un coût alimentaire de 50 à 70 €/1000 litres, selon les années.

A écouter Patrick Le Blé, présentant son exploitation lors des Innovactions, tout paraît simple. Il suffit d’observer et de faire pâturer une herbe riche au meilleur stade pour complémenter le maïs ensilage. Rien de révolutionnaire sur sa ferme d’une cinquantaine d’hectares accessibles aux 55 laitières, située à Crach, en zone littorale séchante. Ses pâtures, 32 hectares au total, sont organisées en paddocks.

RGH – trèfle violet

[caption id= »attachment_20346″ align= »alignright » width= »200″]Patrick Le Blé Patrick Le Blé[/caption]

« J’ai l’équivalent de 10 ares/ vache en association ray-grass hybride – trèfle violet semée à 12,5 kg-12,5 kg de semence. La pâture reste trois ans en place, au maximum, et produit, en moyenne, 12 tonnes de matière sèche par an. C’est aussi bien qu’un maïs », assure-t-il. Un peu de trèfle blanc dans le mélange permettrait d’assurer la 3e année, selon le conseiller de la Chambre d’agriculture. Les autres prairies sont en mélange de fétuque (13 kg), de ray-grass diploïde (10 kg), de dactyle (5 kg) et de trèfles (3-4 kg) et restent 5 à 6 ans en production. Les mélanges sont réalisés par l’éleveur.

Un colza est semé en dérobée pour la complémentation d’automne. La base reste la culture de maïs, avec 17 hectares ensilés. « Même en zone sèche, mes vaches pâturent le plus longtemps possible, de la mi-février jusqu’à début décembre certaines années. Elles s’en sortent bien ». Elles produisent, en effet, 8 000 litres à 39 et 31,3 de moyenne, sur l’année, avec 3,6 tonnes de stock fourrager, 2,6 tonnes de pâture et 354 kg de concentré. Le coût alimentaire est de 48 €/1000 litres. « Sur l’année dernière, favorable à la production de fourrages », précise-t-il.

« Cette année, avec un printemps froid et un mauvais démarrage des trèfles, j’achèterai un peu plus de concentrés ». La production laitière peut aussi se résumer aux 16,2 litres produits par jour de vie grâce à 4,4 lactations de moyenne par vache. Presque le double des moyennes de carrière en Prim’Holstein. Le tourteau est donc acheté au compte-gouttes ; les 3 hectares de céréales sont autoconsommées. « Acheter du tourteau à plus de 350 € et vendre des céréales à 150 € n’a pas de sens. Il vaut mieux produire des mélanges graminées – légumineuses pour la protéine ».


L’exploitation en chiffres : 1,5 UTH, (Nelly à mi-temps) ; 52 ha de SAU ;55 vaches et la suite ; 420 000 litres ;17 ha de maïs ; 3 ha de céréales autocoonsommées ; 32 ha d’herbe.

56 €/1000 L de charges de mécanisation

L’éleveur adhère à deux Cuma. L’une, intégrale avec salarié, pour la préparation des sols, les semis de céréales, le pressage, les épandages pour 140 heures dans l’année. L’autre pour le matériel. Une ETA réalise les récoltes. Le coût de mécanisation est de 56 €/1000 litres de lait (moyenne dé- partementale autour de 85 €/ 1000 L). « Les salariés de Cuma sont compétents et travaillent avec du matériel puissant pour un coût accessible. C’est un gain de temps ».

L’EBE dégagé par l’exploitation est de 218 €/1000 litres (clôture mars 2015), à comparer aux 189 € dégagés, en moyenne, dans les fermes du Morbihan sur la même période. Les investissements sont raisonnés. « En 2009, nous avions pour projet de construire un bâtiment neuf à une centaine de mètres de l’ancienne étable située dans le hameau. Seul le bloc traite – 2 x 6 TPA – et la table d’alimentation ont été réalisés. Nous avons eu l’opportunité d’acheter du foncier.

Nous avons donc différé la construction de la coque du bâtiment pour ne pas trop alourdir la charge financière en période de conjoncture difficile. En fait, tout fonctionne bien comme cela ». L’ancienne étable – aire paillée – abrite toujours les laitières en hiver. Elles viennent consommer leur ration de maïs au cornadis, non couvert, dans la journée. « Le système est évolutif », précise Patrick Le Blé, qui cédera son exploitation dans 4 à 5 ans. 


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