Des acteurs de toute la filière travaillent sur l’amélioration de la santé des bovins laitiers via la génétique. Premiers résultats : un index « acétonémie » et un index de synthèse « santé » vont sortir en août.
[caption id= »attachment_20478″ align= »aligncenter » width= »600″] Les différents partenaires du projet Génosanté étaient réunis mardi 5 juillet près du Mont-Saint-Michel.[/caption]
La santé animale est un enjeu économique et de confort de travail pour les éleveurs. Mais elle représente aussi une demande forte des consommateurs qui recherchent de plus en plus des aliments de qualité, du bien-être animal, une utilisation moindre des médicaments… Pour mieux répondre à ces différentes attentes, le projet Génosanté a vu le jour en septembre 2015, pour une durée de 3,5 ans, réunissant l’ensemble des acteurs de la filière bovine laitière : entreprises de sélection (Evolution, Auriva, Elitest) et leur fédération (Allice), le conseil en élevage (BCEL Ouest, Eilyps, Seenergi), la laiterie Agrial, l’Inra et l’Institut de l’élevage.
La sélection à l’écoute des consommateurs
« Nous souhaitons créer davantage de liens entre l’amont et l’aval de la filière », commence Maëlle Philippe, d’Evolution, coordinatrice du projet Génosanté. Une grande étude sur l’impact que ce projet pourrait avoir auprès des consommateurs va être menée. Génosanté concerne les races Holstein, Normande et Pie Rouge. Les premiers résultats portent sur l’acétonémie, pathologie de début de lactation qui touche 3 à 4 % des vaches sous sa forme clinique (12 à 20 % en sub-clinique). « Elle peut entraîner une diminution de la production laitière de 300 à 500 kg/lactation, abaisser la réussite en 1re IA de 20 %, augmenter la rétention placentaire, le déplacement de caillette et les mammites cliniques. Le coût moyen de cette maladie est de 250 € par vache touchée. »
Conseil et sélection affinés
Aujourd’hui, un indicateur issu d’un dosage des corps cétoniques est déjà proposé aux éleveurs, complété par un conseil technico-économique adapté (Cetodetect). L’index « acétonémie » va aider à affiner le conseil et améliorer la performance sur ce poste par la sélection. Plus de 940 000 vaches et de 3 millions d’enregistrements ont été pris en compte pour sa mise en place. L’héritabilité est équivalente à celle des cellules. Et c’est une chance, l’acétonémie est corrélée positivement aux taux et à la fertilité. « Pour un troupeau de 100 VL, le gain économique attendu en première génération va jusqu’à 1 200 €. »
Un index « santé des pieds » à venir
Dès le 12 août, deux nouveaux index vont donc être disponibles auprès des partenaires : un index « acétonémie » et un index de synthèse « santé » où l’acétonémie pèsera 30 %, la reproduction 30 %, la santé de la mamelle 30 %, et la longévité 10 %. « À l’avenir, cet index de synthèse évoluera et intégrera les prochains critères de santé », indique Jean-Yves Dréau, directeur du développement produits et marketing Evolution.
« C’est un projet innovant, car il n’y avait pas, jusqu’à présent, de sélection génétique sur les critères de santé, sauf sur les mammites. Nous espérons sortir un index « santé des pieds » en 2017 », souligne Philippe Salabert, administrateur Bretagne conseil élevage Ouest (BCEL Ouest). D’autres données sont aussi collectées : mortalité, métrites, problèmes pulmonaires, caillette, fièvre vitulaire… Peut-être aboutiront-elles demain à de nouveaux index génétiques.