Légumes industrie : qualité à défaut de quantité

legume-haricot - Illustration Légumes industrie : qualité à défaut de quantité
La récolte des légumes industrie fait suite à une campagne climatique compliquée, impactant les rendements.

Un hiver doux, suivi d’un début d’année pluvieux a perturbé les semis d’épinards sur la période d’octobre à mars. L’excès d’eau a provoqué des phénomènes d’asphyxie, dégradant la couleur des feuilles. Près de 80 % du programme prévisionnel contractualisé avec les producteurs a été réalisé.

Pois, un rendement en retrait de 10 %

Plus de la moitié des surfaces de petit pois est récoltée, avec un rendement en retrait de 10 à 12 % par rapport au rendement de référence. « Ces résultats sont frustrants mais toute la récolte n’est pas rentrée, le déficit de rendement s’amenuise mais il sera bien présent cette année… Par contre, la qualité est au rendez-vous », précise Rémy Boucher, responsable de service légumes industrie à Triskalia. Et ce, malgré les problèmes sanitaires rencontrés : pullulation d’insectes, maladies fongiques (sclérotinia, mildiou…), engendrant une plus grande vigilance pour protéger les cultures.

10 jours de retard en haricot

En haricot, on observe 10 jours de retard par rapport à la date de semis, entraînant pour les producteurs un risque accru en cas de gelées et des problèmes qualitatifs. « Sans être dramatique, cette tendance va entraîner un report de la date limite de la récolte jusqu’au 24 juillet, au lieu de la mi-juillet en année normale, sur près de 400 ha », chiffre Rémy Boucher.

Ces dates de récoltes perturbées vont décaler également dans le temps la période de négociations avec les industriels, desquelles vont dépendre les discussions à l’automne prochain des futures implantations de 2017. Mais cette année, malgré tous ces aléas climatiques rencontrés, la Bretagne a été une région relativement protégée face aux inondations dans le nord de la France et en Belgique, induisant de nombreux retards dans les semis de pois et de nombreuses pertes de cultures, dans des terres gorgées d’eau.

« Avec des volumes récoltés vraisemblablement à la baisse en France et en Belgique, nous espérons faire comprendre aux acheteurs que la marchandise va manquer mais que la qualité est au rendez-vous », note Georges Galardon, président de Triskalia, avec l’espoir que les clients reverront les prix à la hausse. Mais pour pallier la pénurie des volumes collectés sur cette saison, la Bretagne aura des atouts à valoriser pour répondre aux demandes croissantes de la distribution dès la prochaine campagne.

Une saison compliquée

« On n’a jamais vu autant d’eau ! », s’est exclamé Luc Desbuquois, président du Cénaldi, AOP des producteurs de légumes industrie, en clôture de l’assemblée générale de l’organisation qui se tenait le 22 juin. La filière légumes d’industrie déplore une campagne 2015 sous le signe du recul (surface, nombre d’agriculteurs, production, rendement). Pour 2016, les perspectives sont mitigées.

Le Cénaldi attend donc un nouveau record historique à la baisse quant aux surfaces emblavées, qu’il estime à 54 700 ha (-3 %), mais espère de meilleurs rendements et une hausse des volumes de 3 %. Des prévisions qui pourraient cependant être revues à la baisse suite aux inondations, notamment dans la région Nord-Picardie-Centre, qui concentrait les précédentes années plus de 40 % de la production nationale de légumes industrie (à destination de la conserve et du surgelé).


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article