Les fêtes maritimes de Brest ont été l’occasion de rappeler la place de la filière agricole dans le territoire, mais aussi de parler au consommateur de l’embargo russe sur les productions bretonnes.
Les Jeunes Agriculteurs du département, la Chambre d’agriculture et Agriculteurs de Bretagne ont mis les petits plats dans les grands pour recevoir les visiteurs lors des fêtes maritimes de Brest. Temps fort de l’événement, la journée de dimanche sur le village Terres et Mers de Bretagne a été l’occasion de montrer ce que l’agriculture fait de meilleur.
Après avoir vu un robot de traite en démonstration, les petits porcelets ou entendu les explications de Saveol Nature sur l’emploi d’insectes auxiliaires en culture sous serres, la population a pu apprécier et a même contribué à l’action symbolique de livraison de marchandises au village russe, action nommée pour l’occasion « On lève l’embargo ». Le temps d’une fête, les tensions internationales sont oubliées.
Un capitaine porte-parole
L’occasion est trop belle. Les richesses bretonnes, exposées au public, se trouvent à quelques encablures de la délégation du pays des tsars. Un bateau est alors chargé de diverses victuailles de la région pour être offertes. « C’est une action symbolique, mais pas seulement. La délégation nous a reçus, nous espérons que le commandant touchera un mot de notre action au gouvernement », explique David Louzaouen, jeune éleveur de porcs installé à Plouzané et un des organisateurs de la journée. Il faut dire que le bateau école russe dépend du ministère de l’Agriculture et de la pêche. « Répéter, c’est enseigner », espère le Fiinistérien.
Les consommateurs sont proches de leurs paysans. Pour charger la barque cassant cet embargo, les organisateurs ont mis à contribution les passants, qui ont joué le jeu.
Tous dans le même bateau
Les différentes caisses de choux, artichauts, tomates mais aussi pâtés ou cidre sont passées de main en main. Un signe fort de l’attachement à la filière bretonne. « Les agriculteurs présents ont vraiment apprécié ce moment ». Une chaîne humaine composée d’élus de la Chambre d’agriculture, de figures locales comme les frères Morvan, ou de simples amis des producteurs s’est rapidement mise en place.
Les producteurs bretons se coiffent déjà de nombreuses casquettes pour diriger leur exploitation : technicien d’élevage ou de culture, gestionnaire, chef d’entreprise, mécanicien ou encore maçon…
Communiquer, un nouveau métier
Une nouvelle compétence fait petit à petit son apparition, celle de la communication. « Chaque producteur doit inclure du temps de travail dans l’année pour communiquer. C’est une stratégie plus longue et moins forte que des actions coup de poing, mais le consommateur est plus sensible. À nous de communiquer de manière moins agressive, en étant plus
pro-actif et pourquoi pas de manière décalée », pense David Louzaouen.
Avec des filières en peine, les agriculteurs bretons ont besoin « d’un peu d’ego, de garder la fierté du métier et de garder de l’attractivité pour la profession, afin de ne pas manger exclusivement des produits étrangers les prochaines années ». L’agriculture reste une des rares branches où il faut toujours et encore expliquer son métier au consommateur.