Pas si simple

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« Simplifiez cette équation ». Qui ne se souvient pas de cet exercice scolaire, pas toujours palpitant d’ailleurs. Cet apprentissage à la simplification aurait-il laissé des traces dans l’inconscient collectif ? Des traces qui conduisent à résoudre une équation selon le principe : un problème = une solution unique.

Ces cinquante dernières années, l’agriculture n’a pas échappé à ce modèle intellectuel simplificateur. Les exemples fourmillent en culture et en élevage : une mauvaise herbe éliminée par telle matière active ; tel insecticide contre les mouches, etc. L’effet est rapidement observable, comme aime le voir l’agriculteur. Sauf que la nature est par nature complexe et que les effets d’une technique ne se résument pas à ce qui est visible immédiatement. En témoigne l’envahissement progressif de parcelles par des plantes indésirables, la disparition de la faune prédatrice des mouches, etc.

Depuis quelques années, les agriculteurs redécouvrent l’agronomie et l’approche globale de l’animal comme outils adaptés au monde extraordinairement complexe du vivant. Ces techniques subtiles sont promises à un bel avenir. Citons un seul exemple : pour limiter le risque de verse du blé, la recherche avait sélectionné des nains génétiques. Mais ces espèces plus petites ont aussi des racines plus courtes moins aptes à s’ancrer en profondeur. Avec les restrictions des engrais, ces variétés sont moins productives et plus fragiles car moins bien nourries.

Pour résoudre ce problème, la recherche travaille à sélectionner des plantes plus développées pour obtenir plus de puissance racinaire, plus de résistance au vent avec des plantes capables de se tenir droites, voire de se redresser après un incident climatique. L’équation est loin d’être simple, mais ô combien palpitante.


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