Des baisses importantes de consommation de viande de porc fraîche ont été enregistrées au 2e semestre 2015. Plusieurs facteurs sont en cause.
La consommation de viande est mauvaise pour la santé et les animaux de ferme sont maltraités en fin de vie. Les coups portés au monde de l’élevage touchent car la demande est bien en baisse. La campagne médiatique sur les méfaits de la consommation de viande de l’automne 2015 a eu des conséquences (viandes et charcuteries classées cancérogènes dans un rapport de l’OMS). Quasiment 10 % de baisse sur la viande de porc fraîche au second semestre 2015 par rapport à la même période de 2014 (tendance à la baisse plus légère en 2016). Le sentiment que l’on mange trop de viande est réel et la tendance à encourager la population de diminuer sa consommation est constante.
Les éleveurs ne sont pas directement incriminés mais les vidéos montrant de la maltraitance à l’abattoir, régulièrement distillées par des associations de défense des animaux, accentuent les effets. La tendance est la même dans la plupart des pays voisins. Ajoutez à cela une météo estivale 2015 peu propice aux barbecues et l’entrée en application, en France, de l’arrêté d’encadrement des promotions et vous avez un tableau explicatif de la chute enregistrée sur le frais. (Les charcuteries résistent mieux).
Face à ce constat, Inaporc s’attache, avec d’autres interprofessions, à contrebalancer les allégations anti-viande. « Nous allons travailler avec des scientifiques pour rappeler que la viande possède des qualités nutritionnelles essentielles pour notre santé, tout au long de notre vie », indique son président Guillaume Roué, dans une tribune du Club des amis du cochon. La filière fait des efforts et s’interroge pour répondre aux évolutions sociétales. « Il faut également que les représentants nationaux prennent leurs responsabilités pour le respect de la laïcité et défendent la place de la viande de porc ».
Antoine Laborde
Les éleveurs de porc cul noir en Périgord et Limousin ne sont pas en crise. Au contraire. Et si les tenants des usines à cochons de Bretagne et d’ailleurs commençaient à se poser les bonnes questions au lieu de se suicider?