Café-librairie et plantes à infusions sur la ferme

 - Illustration Café-librairie et plantes à infusions sur la ferme
Un café-librairie s’installe sur la ferme de l’Amante verte, à deux pas des parcelles de plantes à infusions. Outre la vente de livres spécialisés autour de la nature, de nombreuses animations et rencontres vont animer le lieu.

Claire et Adrien Poirrier sont arrivés à la châtaigneraie des landes en 2011. C’est dans ce hameau, situé à Sixt-sur-Aff au nord de Redon, qu’ils ont décidé de lancer leur activité de plantes à infusion, avec l’installation d’Adrien en 2013 en tant que producteur. « La ferme n’avait plus d’activité agricole. Nous l’avons aménagée pour qu’elle puisse aussi accueillir un café-librairie », explique le couple. Porté par Claire, ce deuxième projet plein d’audace aboutira après l’été.

[caption id= »attachment_21057″ align= »aligncenter » width= »600″]Claire Poirrier et Maëla Palvadeau vont inaugurer  leur café-librairie en septembre Claire Poirrier et Maëla Palvadeau vont inaugurer leur café-librairie en septembre.[/caption]

Le café-librairie dans l’ancienne étable

Suite à de nombreux travaux d’aménagement et des ouvertures créées dans les murs, l’ancienne étable en terre battue s’est transformée en lieu lumineux et accueillant. Les visiteurs pourront aussi se détendre sur la terrasse ou aller faire un tour dans le grand jardin d’agrément jouxtant le café-librairie. En début d’année, Claire a été rejointe sur ce projet par Maëla Palvadeau. Pour une partie des travaux, les jeunes femmes ont fait appel à un financement participatif qui les a aidées à boucler leur budget de 40 000 € sur cette rénovation.

« L’association Micamot a été fondée en 2012, visant la création d’un lieu agri-culturel. Nous comptons une cinquantaine d’adhérents. Une librairie ambulante a été mise en place au départ et sera maintenue sur des marchés et salons », expliquent les deux associées. Leur offre tourne autour du thème de la nature :  des guides pratiques et des ouvrages sur le jardinage, les plantes sauvages, la basse-cour, la cuisine, la beauté, des encyclopédies, des guides naturalistes, des histoires pour les enfants…
Sur la ferme, un jardin de 1 000 m2 en permaculture (qui s’inspire du fonctionnement des écosystèmes et des savoir-faire traditionnels) est entretenu par 6 personnes qui viennent régulièrement co-jardiner. « Il sert aussi de support pédagogique. »

Des infusions gastronomiques

« Apporter aux gens du bien-être, du plaisir et leur faire partager ma passion pour les plantes, leur goût, leurs propriétés. » C’est l’objectif d’Adrien Poirrier qui réalise ses assemblages à la manière d’un maître de chai. « Les idées me viennent dans les champs. Quand je travaille parmi les odeurs de plantes », explique le producteur qui teste ensuite ses mélanges sur son orgue à infusions.
Il en a sélectionné huit pour la commercialisation. L’infusion « Légèreté » par exemple, à base de basilic thaï, fenouil, origan, guimauve, permet de mieux digérer. Composé de basilic cannelle,
angélique, sarriette et monarde, l’infusion « Ardente » se partage à deux. L’infusion « Lâcher prise » (verveine, camomille romaine, escholtzia) prépare à des nuits apaisantes…

Ouverture à l’automne

« L’inauguration du café-librairie est prévue en septembre, l’ouverture à l’automne. Nous proposerons de la petite restauration et des boissons locales et bio : bières, cidre, limonades, jus de pomme, sirop et infusions de l’Amante verte. Un point de vente de produits fermiers est également prévu. » Pour faire venir les gens, de nombreuses animations seront proposées : marché à la ferme hebdomadaire, balades botaniques, conférences (purin d’orties, distillation des huiles essentielles…).

Les visiteurs pourront aussi découvrir la production de plantes à infusion biologiques d’Adrien et Claire Poirrier. « Pour nous installer sur cette ferme avec 3,5 ha de SAU et des forêts, nous avons bénéficié du portage foncier : la Safer achète les terres et les met en réserve pendant deux ans. Pendant ce laps de temps, nous avons pu démarrer notre projet grâce à une convention d’occupation provisoire et précaire, tout en convertissant les terres en bio », explique le producteur. La constitution d’une SCI, avec 92 associés représentant une collecte de 60 000 €, a par ailleurs permis au couple d’acheter les terres, l’étable et le hangar.

[caption id= »attachment_21058″ align= »aligncenter » width= »600″]Après la récolte, direction le séchoir. Après la récolte, direction le séchoir.[/caption]

1 ha de plantes à infusion

Thym, romarin, menthe (verte, poivrée ou bergamote), angélique, verveine citronnée, camomille… Une quarantaine de variétés de plantes poussent sur 1 ha de terres, soignées ou renforcées par des extraits fermentés d’orties ou des décoctions. 1 ha est en prairies humides (où l’on trouve de la reine-des-prés) et 1,5 ha est en couverts pour les rotations. « Aujourd’hui, nous cherchons davantage à rationaliser notre parcellaire, à allonger les rotations et intensifier les couverts végétaux. » De fin février à octobre, les producteurs travaillent surtout sur les cultures, pour la mise en place, le désherbage et les récoltes. « Le travail est surtout manuel. On peut parfois passer le tracteur avec la bineuse. »

Beaucoup d’importations

Le secteur des PPAM (Plantes à parfum, aromatiques et médicinales) est un vaste marché sur lequel près de 80 % des volumes sont importés, du fait de coûts de main-d’œuvre inférieurs dans d’autres pays. Ces productions sont peu mécanisables. Mais les produits français peuvent trouver leur place en misant sur la qualité et le local. La Bretagne compte près de 30 producteurs.

La qualité est privilégiée en ne sélectionnant que les plus belles parties des végétaux. Pour préserver la couleur et l’arôme, Adrien et Claire ont investi dans un séchoir suisse qui fonctionne
à basse température, par dessiccation. « Les plantes sèchent plus rapidement : entre 10 et 30 heures contre 3 à 5 jours à l’air libre. » L’hiver, les plantes sont triées, mélangées et ensachées. « Elles ne sont pas broyées, elles sont tronçonnées. La production s’accroît progressivement et devrait atteindre 300 kg en 2016, avec un objectif de 500 kg à l’avenir. » Les plantes sont actuellement vendues sur les marchés, les salons, les foires bio ou via internet.

L’Amante Verte, 7 la châtaigneraie des landes, 35550 Sixt-sur-Aff
www.amanteverte.com (pour les plantes) ou www.micamot.fr (pour le café-librairie)


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