Une semaine de très beau temps a suffi pour moissonner 97 % des surfaces bretonnes de céréales. Si le poids spécifique est au rendez-vous, le rendement est décevant. Les prévisions météo avaient fixé l’échéance. Pour le 17 août, il fallait que l’essentiel des céréales soit battu, avant la pluie. Pas besoin en effet d’ajouter une couche de difficultés supplémentaires à cette année culturale qui ne restera pas dans les annales. Même si « les blés bretons sont les meilleurs de France », comme le souligne Michel Le Friant, responsable céréales à Triskalia, « le compte n’y est pas ». 20 % de baisse de rendement Sur la région, les rendements oscillent entre 50 et 70 q/ha, avec des grains le plus souvent ratatinés. « À l’image de ce qui s’est passé dans les grandes plaines céréalières, la baisse est plus importante dans les bonnes terres à blé. Ces sols profonds sont en effet ceux qui ont le plus souffert de l’engorgement en eau », observe Michel Le Friant, en mentionnant aussi les effets de la jaunisse nanisante sur les cultures. Dans ce contexte peu favorable, les erreurs techniques ont eu des conséquences dramatiques ; sans pour autant que les agriculteurs qui ont tout bien fait aient été récompensés compte tenu de la météo de printemps-été très défavorable aux cultures céréalières. Le responsable du pôle céréales de la coopérative évalue la perte de rendement à 25 % dans les terres à bon potentiel d’Ille-et-Vilaine, à 20 % dans les bassins de Loudéac-Pontivy et à 10-15 % dans le Finistère. « Mais du fait d’un phénomène de concentration, le pourcentage en protéines est relativement bon ». Cette baisse de rendement se combine à un cours déprimé généré par une récolte mondiale abondante. « Le contexte cultural français, voire de l’Europe de l’Ouest, est atypique….
Céréales : une année à oublier