Un accord sur la revalorisation du prix du lait payé par Lactalis a été trouvé après 24 heures de négociations… Il fixe le prix de la tonne de lait à « 290 euros en moyenne ».
Pour la FNSEA, Lactalis, leader du secteur, ne pouvait pas se satisfaire de sa position de dernier de la classe des grandes entreprises laitières en termes de valorisation du prix du lait payé aux producteurs sans être montré du doigt. « Être le premier oblige à montrer l’exemple. Il va de sa responsabilité envers les producteurs de lait et la filière laitière française toute entière ». Pour la FNPL, le prix juste est celui qui rémunère notre travail et la qualité du lait produit chaque jour pour les consommateurs.
Nous sommes plus forts à plusieurs et dans l’unité. Le syndicalisme responsable auquel j’appartiens en a fait la preuve. Je suis fier de cette victoire rendue possible par l’action conjointe et complémentaire du syndicalisme et des organisations de producteurs. Cet accord dont je me félicite ne va pas à lui seul répondre à la crise laitière qui perdure. La responsabilité des autres entreprises laitières est évidemment clairement engagée. […] L’objectif est que les producteurs de lait puissent logiquement et légitimement bénéficier de la valeur ajoutée créée par toute la filière laitière française sans se trouver contraints de faire pression et de négocier pendant 24 heures leur rémunération avec chaque entreprise !Thierry Roquefeuil, président de la FNPL
Faut-il rire ou pleurer ?
Les éleveurs laitiers de l’Organisation des producteurs de lait (Coordination rurale) « se demandent s’il faut rire ou pleurer » après l’annonce de l’accord. « Quel syndicaliste digne de ce nom peut honnêtement se féliciter d’être parvenu à un accord couvrant à peine les charges pour 50 % des producteurs ?! », lance l’OPL. Pour le syndicat minoritaire, « présenter un petit pas comme une avancée décisive et presque historique est une tromperie indigne qui berne tout le monde mais pas les producteurs ». Selon l’OPL, cet accord « condamne les exploitations les plus fragiles à cesser leur activité ».
« Les éleveurs et éleveuses ne s’en sortiront pas avec une aumône, même si elle soulagera certainement, un peu, leurs trésoreries », observe la Confédération paysanne à la suite de la négociation. « La satisfaction affichée à la sortie de la réunion fait surtout craindre que ce prix devienne une référence », et de rappeler que « 0,27 €/l en moyenne sur l’année, c’était le prix moyen de l’année de crise 2009 ».
Source Communiqué FNSEA/FNPL/JA, CR et Confédération Paysanne