Depuis 1960, la quantité de gaz à effet de serre émise par unité de produit agricole a régressé grâce à des systèmes plus efficients. Aujourd’hui, des agriculteurs agissent pour réduire encore leur empreinte carbone. Si beaucoup d’incertitudes demeurent quant au changement climatique, ses effets sont déjà perceptibles. En Bretagne, la température moyenne a augmenté de plus de 1°C depuis les années 50/60. Les légumiers observent depuis trois ans des hivers anormalement doux, se posant des questions sur leur modèle économique basé sur le chou-fleur. Autre témoin du réchauffement climatique : le niveau de la mer augmente de 3 mm chaque année, ce qui pourrait avoir des conséquences dans notre région. « Un souci d’économie au départ » Des agriculteurs bretons orientent leurs systèmes vers des pratiques toujours plus vertueuses pour le climat, qui bien souvent sont sources d’économies sur la ferme. Au départ, Jean-François Vallée, producteur de porcs avec 70 ha de cultures à Saint-Marc-sur-Couesnon (35), a arrêté de labourer ses sols séchants, « par souci d’économie ». Depuis cinq ans en semis direct, il ne pratique plus aucun travail du sol. « Mes terres sont moins sensibles à la sécheresse ou à l’hydromorphie. Et j’économise du gasoil, de l’azote (grâce à des légumineuses) et des produits phytosanitaires. » Des pratiques qui permettent aussi la réduction des rejets de gaz à effet de serre (Ges). Cerise sur le gâteau : « Je vois mes rendements s’améliorer. » Erwan Caradec, éleveur laitier à Douarnenez (29), avec 110 laitières et 160 hectares, est quant à lui passé du labour au semis direct sous couvert semi-permanent de luzerne. Dans une optique d’autonomie alimentaire, l’éleveur utilise des méteils et tente d’autres pistes comme la culture du soja. Au sein de la Cuma Scaër Ouest (29), une dynamique de groupe a été lancée pour réduire les consommations…
Des agriculteurs agissent pour le climat