On est encore loin du triste record d’avril 2009 où les producteurs bretons avaient perçu en moyenne 228 €/1 000 L. Mais la pression monte dans les campagnes. Maintenant que la production porcine profite du bol d’air inattendu apporté par le marché chinois, la rentrée syndicale bretonne risque d’être focalisée sur la crise laitière. L’annonce en début juillet d’un lait à 257 €/1 000 L par un grand groupe a contribué à propager un message hautement symbolique dans les campagnes : celui que le bout du tunnel des prix bas est encore hors de vue et que le lait reste une matière première bon marché. Et voilà que la mauvaise moisson et les prix bas du blé participent à saper encore davantage le moral des producteurs laitiers qui tirent souvent une part non négligeable de leur revenu des cultures de vente. Sans parler du prix de la viande qui fait grise mine. Bref, le compte n’y est pas. Vraiment pas. Herbe de mauvaise qualité, production en baisse Cette mauvaise récolte de céréales intervient après une saison d’herbe en demi-teinte. Depuis le printemps, la valeur du fourrage affectée par une humidité permanente a été peu propice à la production laitière. Il a fallu puiser dans les stocks pour compenser la quantité (un quart de rendement d’herbe en moins) et la qualité. Qualité de l’alimentation, prix du lait et trésorerie dans le rouge se sont agrégés pour contribuer à faire baisser la production laitière bretonne (- 6 % sur les 6 premiers mois par rapport à 2015), avec cet effet spirale supplémentaire sur le chiffre d’affaires qui par ce simple fait est raboté de 6 000 € par exploitation en moyenne. Un « hold-up » pour les producteurs Dans ce contexte tendu, les principaux syndicats sont dans les starting-blocks. Comme s’ils devaient à tout prix…
La rentrée pourrait être chaudement laitière