Stéphane Le Foll a appelé le 26 août à la poursuite des négociations entre Lactalis et les producteurs sur le prix du lait, après l’échec d’une médiation.
« Le prix payé aux producteurs par Lactalis, leader mondial sur le marché ne peut demeurer le plus faible du marché, un pas est donc indispensable », affirme un communiqué du ministère diffusé après l’annonce d’une revalorisation par l’industriel. Le Foll demande au médiateur des relations commerciales de poursuivre sa mission. En parallèle, la FNSEA et JA ont appelé à une reprise des négociations « dans les meilleurs délais » en préfecture de Laval.
« Pas de moyen de pression »
« Je n’ai pas directement de moyens de pression sur Lactalis », a expliqué le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll sur France info, ce 29 août. Il répondait à l’interpellation des Jeunes agriculteurs, qui souhaitent que le ministre s’investisse davantage dans le dossier. Au sujet du pdg de Lactalis, Emmanuel Besnier, Stéphane Le Foll explique: « Monsieur Besnier est un p.d-g d’une entreprise, dont je le répète, je n’ai pas le numéro de téléphone direct. Monsieur Besnier jamais, ni ne m’a demandé de rendez-vous, ni ne m’a demandé un contact, ni a souhaité me rencontrer. » Pour le ministre, il n’est « pas acceptable » que « Lactalis, cette grande entreprise, première mondiale, (soit) celle qui paye le litre de lait au producteur le moins cher de toutes les laiteries de France ».
Un plan de régulation ce 30 août
Stéphane Le Foll présentera le 30 août aux professionnels du secteur laitier le plan de régulation de la production française demandé par la Commission européenne en juillet, en contrepartie de nouvelles aides financières, a annoncé le 26 août son ministère. « Ce plan a été préparé et discuté durant l’été dans ses modalités d’application », explique un communiqué. Bruxelles a annoncé le 18 juillet une nouvelle enveloppe d’aide de 500 M d’euros pour l’agriculture en crise, dont une grande partie est destinée au secteur laitier mais conditionnée à une régulation de la production. La France s’est vue attribuer une enveloppe d’environ 50 M d’euros, que l’État a la possibilité de doubler.
Adoption par l’UE d’un train de mesures visant une réduction volontaire des volumes
Le paquet d’aide de l’UE adopté en juillet marque un tournant dans la politique laitière européenne. Après de nombreuses tentatives échouées, ces mesures visant une réduction volontaire des volumes interviennent enfin au niveau de la production. Cette semaine, la Commission européenne a fixé les détails du paquet d’aide. La diminution volontaire de la production – une revendication que l’European Milk Board (EMB) défend auprès des décideurs politiques européens et des ministres nationaux de l’agriculture depuis des années – constitue un élément clé pour enrayer la surproduction et la chute des prix.
Le Président de l’EMB Romuald Schaber se dit soulagé qu’avec la mesure d’une renonciation aux livraisons, la politique européenne met enfin à disposition des producteurs laitiers un instrument potentiel. « Nous nous félicitons des décisions de la Commission et des ministres de l’agriculture », affirme-t-il. Selon le Président de l’European Milk Board, même si les modalités des mesures adoptées sont perfectibles, elles constituent une avancée pour les producteurs. L’EMB regrette surtout l’absence d’une mise en œuvre systématique de la réduction de la production au niveau européen ainsi que la mise à disposition d’un budget adéquat.
« Le fait que les volumes de production de tous les pays européens ne soient pas limités pendant la période de réduction et le niveau très bas de la compensation financière prévue constituent des freins à une bonne mise en œuvre des mesures », explique Romuald Schaber. « Il est donc d’autant plus important que les États membres mettent également à disposition l’argent issu de l’aide de 350 millions d’euros pour des mesures de réduction supplémentaires, afin que les effets des mesures puissent réellement se faire sentir sur le marché laitier », poursuit-il. L’Europe a besoin de ses agriculteurs ! Une reprise rapide des prix du lait est indispensable à la survie des exploitations européennes.
Source Agrapresse et EMB