Rappel des principaux éléments à prendre en compte pour une implantation réussie d’un colza, en matière de travail du sol et de protection contre les ravageurs.
À peine récoltés, les colzas sont à semer prochainement, l’itinéraire technique se pense dès maintenant. Pour réussir son implantation, quelques règles s’imposent pour viser un objectif de peuplement à l’hectare convenable. « Le premier point de vigilance est à porter au niveau du risque d’attaques de limaces. L’hiver dernier, relativement doux, et le printemps humide ont laissé un stock important de ravageurs dans le sol. Si le mois d’août est humide, le risque est avéré », estime Nina Rabourdin, ingénieure régionale chez Terres Inovia. Des pièges posés dans les parcelles à la mi-août renseigneront sur les populations en place.
Pour effectuer la mesure, un simple carré de bâche, ou tout matériel capable de garder l’humidité du sol fait l’affaire. « Les observations se font tôt le matin, quand les limaces restent à la surface. Il n’y a pas de seuil pour intervenir, sachant qu’une limace par m2 peut faire de gros dégâts sur le colza ». Ces observations vont déclencher, suivant la pousse du colza et la climatologie, le choix d’une lutte spécifique ou non.
La préparation du sol est une étape qui conditionne le développement des limaces. « La présence de mottes ou de paille dans la ligne de semis va favoriser leur activité. Un labour avant semis limite la pression de ce ravageur. En cas de non-labour, l’idéal est de prévoir un premier déchaumage après moisson, puis un second plus superficiel avant le semis. Chaque opération doit bien évidemment se faire en prenant en compte les conditions climatiques et conditions de ressuyage des sols », explique Nina Rabourdin.
Semer dès la fin août
Les semis du 25 août au 5 septembre fonctionnent bien. « C’est une période qui profite des dernières chaleurs, souvent arrosée de quelques pluies. Un semis précoce, avant le 1er septembre limite les risques d’attaques d’altises adultes ». Rapidement développé, le colza sera plus résistant aux agressions.
Pour éviter des phénomènes d’élongation automnale, une densité de semis de « 25 à 35 grains par m2 est un bon compromis. Les sols profonds permettront aux colzas de compenser les éventuels manques de plants. L’objectif à atteindre est de 20 plantes par m2 pour ce type de sol, et de 30 plantes/m² dans un sol plus superficiel. Préférer les semoirs monograines, plus favorables pour un meilleur positionnement de la graine et un meilleur contact sol-graine, que les semoirs à céréales (ne pas dépasser 15 plantes par mètre linéaire en semis de précision) », conseille la spécialiste.
Enfin, certaines variétés sont moins sensibles à l’élongation et sont donc très fortement recommandées dans notre région. Pour mettre en place une méthode de lutte contre les méligèthes, penser à incorporer à la variété choisie une autre variété plus précoce, type ES Alicia, qui attirera le ravageur par une floraison plus précoce. 5 à 7 % de cette variété plus précoce doit être introduite au semis.
