Papilles gustatives en émoi, 18 000 visiteurs se sont restaurés sur les nombreux stands du festival des galettes du monde à Sainte-Anne d’Auray (56). Une promenade gastronomique sur les cinq continents, en musique.
Adeptes des régimes en tous genres, abstenez-vous de passer à Sainte-Anne d’Auray le dernier weekend du mois d’août. La profusion d’odeurs et de saveurs pourrait vous fâcher définitivement avec votre balance. Difficile de résister aux tentations culinaires sur la prairie du Motten, entourée de stands aux couleurs d’une trentaine de pays, des cinq continents. Le petit festival Les galettes du monde, né en 2008, a gagné son pari. Il a désormais tout d’un grand, grâce au travail des associations culturelles exposantes. Les nombreux bénévoles, en tenues traditionnelles colorées, présentent, avec fierté, leurs pays et leurs cultures, à travers l’étonnante variété de recettes de galettes. Et pas seulement…
De nombreuses spécialités gastronomiques sont cuisinées sous les yeux des visiteurs. L’injera éthiopienne (galette de teff), agrémentée de mets délicieux à base de légumes et de viandes relevés aux épices locales, côtoie le taboulé afghan ou le bouye sénégalais, jus de pain de singe, fruit du baobab. Le visiteur picore au gré de ses envies. Le plus difficile est de garder une petite place pour la spécialité du pays voisin. Les tables et les bancs, alignés face aux stands, assurent le confort des dégustations tandis que les groupes musicaux – Féfé, Amadou et Mariam, Oténia Song ou Soadan, assurent l’ambiance, en se succédant sur la scène.
[caption id= »attachment_22200″ align= »aligncenter » width= »800″] Le festival accueille de nombreux groupes musicaux internationaux.[/caption]
Actions humanitaires
« Notre objectif, c’est de faire connaître notre région, mais aussi d’attirer des Réunionnais dans notre association. C’est difficile de les faire bouger », plaisante Jean-René Fontaine, président de l’association Margouillat 56, accaparé par sa marmite de rougail saucisse. « Nous n’avons pas vraiment de galettes à la Réunion mais nous proposons des samoussas, des bonbons piments ou des accras de morue ». Le tout dans la bonne humeur, avec une dizaine de bénévoles sur le stand. Leurs voisins boliviens et péruviens préparent des galettes de quinoa, parfois en mélange avec du blé, agrémentées de manjar blanco, du lait de vache chauffé longuement et saupoudré de coco ou encore une boisson non alcoolisée, la chica morena, à base de maïs rouge, de fruits et de cannelle. Sur la majorité des stands, les bénévoles vendent leurs produits alimentaires et artisanaux.
[caption id= »attachment_22198″ align= »alignright » width= »251″] Plus de 500 bénévoles sont nécessaires à la bonne marche de l’événement.[/caption]
« Les deniers que nous collectons servent à financer des programmes de santé ou de nutrition dans un quartier populaire de Lima au Pérou ou d’éducation à El Alto, en Bolivie », précise Anne-Marie, membre de l’association bretonne qui œuvre depuis 25 ans dans ces régions. Khounmy, laotienne d’origine, propose des galettes de riz et d’autres mets de son pays. « Depuis que nous participons au festival des galettes du monde, notre association soutient financièrement un lycée où une jeune française donne des cours de français. Elle a également financé une partie de l’opération chirurgicale d’une jeune laotienne venue en Bretagne pour y traiter une tumeur à la langue ».
Danses berbères
Les opérations humanitaires ne sont pas les seules missions assurées par les pays présents au festival. D’autres objectifs socio-culturels sont développés par ces associations. « Nous accueillons les ressortissants polonais en leur proposant des cours de français », se félicite Eugénia, en costume traditionnel sur le seul stand européen (avec la Bretagne). Les bénévoles transmettent, avec ferveur, l’histoire de ce « grand pays » qu’est la Pologne. Sans oublier de proposer de déguster des nalesniki, des crêpes fourrées au fromage, ou du krakoska, un saucisson des environs de Cracovie. Sur le stand de la Kabylie, il convient d’être patient.
Les bénévoles chantent et dansent tout en servant leurs galettes au basilic, à la menthe et à la ciboulette. Dépaysement assuré. Après les dégustations, un arrêt au stand d’Haïti s’impose. Leur café est, selon eux, l’un des 2 à 3 meilleurs arabicas dans le monde. « Un moment rare auquel peu de connaisseurs ont le privilège de goûter ». Plusieurs « pousse-café », à base de fruits exotiques, sont également élaborés et proposés sur de nombreux stands. À consommer, cette fois, avec modération…