Le sursemis de prairie est une technique qui consiste à introduire de la semence fourragère dans la prairie sans détruire la flore initiale. Le principe est séduisant car il permet d’améliorer la flore par des espèces et variétés à haut potentiel, à moindre coût et tout en continuant à exploiter la parcelle. Néanmoins cette technique reste délicate et exige le respect de quelques règles simples pour se donner toutes les chances de réussite.
Pourquoi le moment est idéal ?
Parce qu’en cette fin d’été, la terre est chaude et les flores en place sont beaucoup moins concurrentielles qu’au printemps. Le sursemis à cette période permet aussi de semer dans des parcelles habituellement moins portantes. Les parcelles doivent être bien pâturées rases. Le dernier élément de réussite est l’humidité. Quelques bonnes rosées matinales peuvent suffire, en attendant quelques pluies en septembre. Trois éléments de réussite sont alors réunis : humidité, chaleur, accès à la lumière pour les jeunes plantules. Le dernier élément de réussite est qu’il y ait un bon contact terre graine.
Pour cela, il faut faire un peu de terre fine, ouvrir le sol par un griffage ou les sillons du semoir. La solution dépendra du type de matériel utilisé : semoir à disques, hersage et semis à la volée, plus ou moins dirigé selon le matériel. Dans tous les cas il faut assurer ce bon contact terre-graine par des rouleaux de type cambridge, cultipackers, voire croskillettes ou même par quelques jours de piétinement par les animaux après le sursemis. Il faut surveiller lors du semis à quelle profondeur se situe la graine : idéal 1 cm.
Un peu de surveillance
Une fois le sursemis réalisé, il faut surveiller la levée. Si les conditions sont favorables à la pousse, il faut que les jeunes plantules ne soient pas étouffées et qu’elles aient accès à la lumière. Il faut alors passer un coup de broyeur ou faire pâturer.
Quelles espèces semer ?
Il faut donner la priorité aux espèces qui s’implantent vite : les ray-grass anglais, hybride, voire italien. Même si le ray-grass italien est peu pérenne, il est très facile à sursemer et peut présenter un compromis intéressant lorsque la prairie est fréquemment dégradée. Il faut penser aussi aux légumineuses dont le choix de l’espèce se fera en fonction du mode d’exploitation prévu et du type de sol par rapport à l’eau. Il est intéressant d’observer quelles sont les espèces qui sont déjà présentes, on peut alors penser qu’elles sont adaptées au milieu. Le trèfle blanc et le trèfle hybride sont plutôt adaptés au pâturage, le trèfle violet, le lotier plutôt à la fauche.
Pour les autres espèces comme la fétuque élevée, la fétuque des près, le dactyle, la fléole, la réussite est un peu plus difficile car ces espèces s’implantent moins vite. Il faut donc être encore plus vigilant sur la surveillance de la repousse de l’ancienne flore.
GNIS