Tracteurs tasseurs, bâchage, stock tampon… Le technicien Jean-Félix Torchen conseille « d’anticiper le chantier d’ensilage » en pensant à la confection des silos de maïs.
« Si on cumulait les pertes de fourrage sur une carrière dues à des confections pas assez optimisées des silos, le résultat serait impressionnant », démarre Jean-Félix Torchen, du BCEL Ouest. Le conseiller fait un point sur le sujet. En quelques années, les barres de coupe des ensileuses se sont sensiblement élargies, les remorques de transport agrandies et les silos ont parfois doublé ou triplé de volume. Aujourd’hui, quand la parcelle récoltée est proche du siège de l’élevage, la ronde des déchargements de fourrage devant le tas est incessante. « Mais les moyens mis à disposition pour assurer le tassage, élément crucial pour une bonne conservation, n’ont pas toujours suivi… », regrette-t-il.
Tasser à 4 km / h
Pour évaluer la masse nécessaire pour un bon tassage, Jean-Félix Torchen propose une formule qui donne un repère. « Le poids du tracteur tasseur doit être égal au débit du chantier en tonnes de matière sèche par heure divisé par trois. Par exemple, une machine qui avale 3 ha de maïs à l’heure pour un rendement de 15 t MS / ha délivre 45 t de MS à l’heure. Il faudra prévoir le tiers de cette masse pour tasser : soit un attelage de 15 t ou deux de 7 t. »
Il ajoute qu’il faut opérer le tassage à une vitesse « d’environ 4 km / h en visant l’objectif de deux passages minimum par couche de 20 cm de fourrage ». Le réseau FR Cuma résume par « 400 kg de tracteur / tonne de MS rentrante par heure ».
Jean-Félix Trochen met aussi en garde contre des erreurs vues sur le terrain. « Les pneus basse pression ne sont pas adaptés pour tasser », rappelle-t-il. Au contraire, ils sont conçus pour ne pas compacter le sol. « Par contre, les pneus surgonflés (pression à 2 bars) ou remplis d’eau vont dans le bon sens : ils s’écrasent moins et la surface portante, en contact avec le fourrage, diminue. »
Propreté, tassage, étanchéité
Ensuite, la recette est simple : une fermeture la plus hermétique possible et le plus rapidement possible après la fin du chantier. « Par exemple, si les murs du silo ne sont pas parfaitement étanches, il faut prévoir de les bâcher jusqu’en bas. » Le premier jour, le processus de conservation d’un ensilage débute par une phase aérobie. Les micro- organismes consomment l’air présent dans le silo. Cela s’accompagne d’une montée en température et d’une forte baisse du pH.
« Si la couverture du silo est bien hermétique, le lendemain, démarre la phase de fermentation proprement dite avec d’abord formation d’acide acétique puis rapidement d’acide lactique. » En premier rideau, au contact du fourrage, Jean-Félix Torchen valide l’usage d’un produit type film 40 microns qui épouse parfaitement la forme du silo et limite les poches d’air. « Les retours du terrain sont positifs. Les éleveurs rapportent qu’il y a moins de perte. La plus grosse difficulté vient de la pose les jours ventés. »
Et si les conditions de récolte sont mauvaises, un conservateur (acides ou sels d’acide propionique, ferments lactiques, enzymes, tanins) « peut sécuriser », précise le conseiller. Avant de rappeler que « les meilleurs conservateurs quels qu’ils soient ne remplacent pas les fondamentaux d’un silo bien fait : propreté, tassage, étanchéité… »
Seznec Michel
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Michel Seznec
Union des cuma des Pays de la loire