La génomique s’attaque à la pasteurellose du lapin

lapins - Illustration La génomique s’attaque à la pasteurellose du lapin
Un projet développé par la filière cunicole vise à identifier les gènes de résistance à la pasteurellose chez le lapin. Les enjeux sont économiques et sociétaux.

La consommation d’antibiotiques diminue dans les élevages de lapins. Tout est pourtant loin d’être parfait. Certaines bactéries font de la résistance et sont difficiles à maîtriser. La pasteurellose est l’une des pathologies les plus fréquentes et les plus graves qui affectent les élevages. Elle se déclare et devient chronique lorsque les facteurs environnementaux deviennent défavorables. Les symptômes sont des pneumonies, des abcès, des mammites, voire des septicémies. Les pertes sont estimées à 4 millions d’euros pour l’élevage français. Les traitements antibiotiques sont peu efficaces, coûteux ; les rechutes sont nombreuses. Les bactéries sont porteuses de gènes d’antibiorésistance ce qui compromet leur élimination. En parallèle, la sélection classique des reproducteurs est vaine.

L'élevage français en chiffres

  • 1 200 éleveurs professionnels (+ 100 lapines) ;
  • Taille moyenne : 600 femelles en production ;
  • 30 000 élevages familiaux ;
  • 90 % des éleveurs en organisation de producteurs ;
  • 40 millions de lapins élevés par an (57 000 tonnes de viande) ;
  • Balance commerciale excédentaire : 3 000 tonnes ;
  • 11 % de la production en Bretagne ;
  • 52% de la production en Pays de-la-Loire ;
  • 3 entreprises françaises de sélection.

Dans les élevages de sélection, les animaux sont sains, les maladies s’expriment peu. Il est donc difficile d’identifier les animaux résistants et les animaux sensibles à la pasteurellose. Le séquençage récent du génome du lapin a débouché sur la mise en place d’un programme de sélection génomique qui suscite beaucoup d’espoirs. La première phase du programme a consisté à prélever des souches de bactéries Pasteurella dans les élevages cunicoles, à les caractériser et à mettre au point un modèle d’infection expérimentale. La deuxième phase prévoit l’inoculation de la pasteurellose à plusieurs centaines de lapins. La réponse à l’infection sera étudiée pendant les 14 jours suivants (poids, température, mortalité, numération bactérienne, anticorps).

Résultats en 2018

Ces analyses phénotypiques seront mises en relation avec les analyses génétiques pour identifier les gènes ou les parties de l’ADN associés à la résistance. L’objectif final est de prédire la résistance à la pasteurellose à partir de l’ADN des candidats à la reproduction. Ce programme ambitieux, conduit par l’Inra de Toulouse et les 3 entreprises françaises de sélection, pourrait livrer ses premiers résultats en 2018. 


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