L’usine de poudre de lait du site de Carhaix fait désormais partie du paysage. Les pelleteuses ont démarré un nouveau chantier à proximité, pour préparer la construction d’un site de production de lactosérum déminéralisé.
Amorcés au début de l’été, les travaux de terrassement de l’unité de production de lactosérum déminéralisé de la société Euroserum, filiale du groupe Sodiaal et spécialisé dans les laits infantiles, vont bon train. Dédié à la collecte de lactosérum des fromageries Entremont, le site déminéralisera le « petit-lait » pour le livrer directement sous forme liquide par tuyauterie aux tanks de stockage de Synutra.
Processus spécifique
« La déminéralisation du lactosérum est un processus spécifique. Les nourrissons digèrent mal les minéraux comme le calcium, le magnésium ou le sodium. En revanche, Il contient des protéines spécifiques intéressantes », explique Stéphane Monchablon, responsable travaux neufs chez Euroserum. Destinée à produire 24 000 tonnes par an, l’installation aux côtés de l’usine du groupe chinois n’est pas anodine. « Nous avons un lien fort avec Synutra, en tant que fournisseur depuis plus de 15 ans », rappelle le responsable. Quant au choix de Carhaix, il s’est fait grâce « aux conditions facilitatrices de la commune pour notre installation. Le site Entremont de la ville maintiendra son activité jusqu’à la mise en service du nouvel outil, les salariés seront ensuite transférés sur ce site », note Nicolas Merot, directeur du pôle poudre Ouest pour Euroserum. La fin des travaux, prévue pour juillet 2017, offrira au groupe un outil dont le fonctionnement est envisagé pour janvier 2018.
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Les responsables de Poher Communauté, aux côtés des responsables de chez Euroserum.[/caption]
Un pôle laitier performant
Pour Christian Troadec, maire de Carhaix, « les investissements colossaux sont à voir comme une opportunité pour la filière laitière et pour les agriculteurs. Ces 16 millions d’euros investis par Euroserum viennent s’ajouter aux 5 millions d’euros injectés pour la création d’un réseau de chaleur ». Couvrant 20 % des besoins de chaleur du site de Synutra, cette énergie thermique provient de l’usine de traitement des déchets de la commune.
Le site à la pointe pour la valorisation laitière peut aussi laisser entrevoir d’autres débouchés, notamment avec les minéraux récupérés lors de la déminéralisation du lactosérum. « Rien n’est encore décidé pour le devenir de ces minéraux. Nous sommes en réflexion sur le sujet », confie Nicolas Merot. Le lait, riche en molécules diverses, laisse augurer de nombreuses valorisations.
