L’Organisation des producteurs de lait (OPL) de la Coordination Rurale prend acte de la mise en place d’un plan de réduction de la production comme elle le préconise depuis longtemps, notamment avec le Programme de responsabilisation face au marché (PRM) de l’European milk board (EMB) proposé au niveau européen. N’est-elle cependant pas tardive et insuffisante ?
Communiqué de presse de la Coordination Rurale du 1er septembre 2016
Un résultat risquant de ne pas être à la hauteur des attentes des producteurs
Après la réunion ministérielle du 30/08, Véronique Le Floch s’étonne « qu’il n’y ait aucune étude globale chiffrée sur les perspectives et l’efficacité de ce plan ! »
La réduction de la production s’avère une nécessité, mais si seuls quelques-uns diminuent leur production, le bénéfice de leurs efforts sera anéanti par l’individualisme d’autres, qui continueront à produire plus, tant au niveau national qu’européen !
Réduire la production pour ceux qui ont augmenté depuis un an – souvent largement incités à le faire par leurs laiteries – est plus facile que pour ceux qui ont déjà fait l’effort de diminuer ou de stabiliser leurs volumes dès le 1er avril 2015 !
Une nouvelle déclaration devra être établie par les éleveurs pour bénéficier du dispositif. Une complexité administrative supplémentaire dont les éleveurs se seraient bien passés alors qu’il aurait suffi d’affecter cette aide au paiement du lait produit après réduction du volume, aide payée par la laiterie.
Un plan français qui sera inefficace sans plan européen
L’OPL de la CR se félicite d’avoir été entendue sur le doublement de l’aide européenne. Toutefois, si le système de malus qu’elle préconisait avait été acté, l’aide de 240 euros par tonne aurait pu être augmentée par des pénalités applicables aux éleveurs dépasseurs et se montrer ainsi bien plus incitative. Ce plan français est une avancée modeste mais qui sera inefficace s’il ne s’inscrit pas dans une dynamique européenne.
L’OPL de la CR insiste enfin sur le fait que cette intervention ne constitue qu’un pansement temporaire. Il faut, en parallèle, appliquer un traitement de fond permettant d’anticiper toute future crise. Pour ça, aujourd’hui, seul le PRM de l’EMB pourrait être efficace !
