En janvier dernier, la France mettait en place le fameux contrat socle d’assurance agricole, censé convaincre une majorité d’agriculteurs. Quelques mois plus tard, le constat est amer. Gel, grêle, inondations… L’année 2016 n’a pas épargné les agriculteurs français. La même phrase revient sur toutes les lèvres : « De mémoire d’agriculteur, on n’a jamais vu cela ! ». Pourtant, avec le changement climatique, de tels phénomènes pourraient se répéter. Dans ce contexte, le contrat-socle d’assurance multirisque agricole, mis en place en janvier 2016 et demandé par Stéphane Le Foll, devait encourager les agriculteurs à se prémunir contre ces risques. À l’heure où les dégâts se chiffrent « en milliards d’euros », selon Guy Vasseur, président de l’APCA (chambres d’agriculture, le nouveau dispositif d’assurance ne semble pas avoir atteint ses objectifs. Parmi les nombreux agriculteurs touchés par les mauvaises conditions climatiques, peu pourront prétendre à des indemnisations : la plupart, parce qu’ils n’ont tout simplement pas souscrit à une assurance multirisque climatique. « On n’y est pas arrivé », reconnaissait Stéphane Le Foll le 23 juin devant l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture. Le ministre faisait alors état de l’échec du contrat socle qui devait inciter les agriculteurs à recourir à l’assurance. Pas d’engouement pour le contrat socle La part des surfaces assurées semble, au contraire, diminuer. L’assurance prairie, nouveau produit sur le marché, ne semble pas non plus avoir convaincu. Parmi les critiques fréquemment formulées à l’encontre du contrat-socle, le seuil de déclenchement des indemnités (30 % de perte) estimé trop élevé ; le taux de franchise (30 %) trop haut également ; ou la référence de rendement (moyenne des cinq dernières années) inadaptée. Au-delà des critères propres au contrat socle, des éléments extérieurs ont également freiné l’engouement vers l’assurance. Les agriculteurs peuvent prétendre à une subvention publique à hauteur de 65 % de…
L’assurance climatique montre ses limites