Tous en ville. On ne parle pas ici de « petit village » breton, comme Saint-Brieuc, Morlaix ou Pontivy. Non, quand France Stratégie, organisme gouvernemental placé auprès du Premier ministre, parle d’aire urbaine, elle met la barre haut : 500 000 habitants. Quinze aires urbaines répondent à ce critère en France : Rennes et Nantes en font partie. C’est tout pour l’Ouest.
L’ensemble de ces 15 territoires concentre 40 % de la population, mais 50 % de l’activité économique. L’explication est simple : ces aires urbaines foisonnent d’emplois de service à haute valeur ajoutée occupés par des diplômés du supérieur bien payés : 55 % des salaires versés chaque mois en France se concentrent sur ces 15 jardins enchantés plus costume-cravate que bleu de travail-bottes. Et pourquoi arrêter une affaire qui marche. Au nom de l’efficacité économique, « il faut miser sur la dynamique de métropolisation. On n’a pas le choix, même si elle est douloureuse pour les territoires », a déclaré le 8 juillet dernier Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie.
En clair, toute la Bretagne, hormis le bassin rennais, n’aurait qu’à mourir desséchée par la désertification économique. C’est sans compter sur la pugnacité des Bretons habitués à ne compter que sur eux-mêmes. Et sur la détermination de capitaines d’industrie, privés ou coopératifs, d’agriculteurs et de petits entrepreneurs, décidés à vivre et décider au pays. Notre région connaît en effet de très solides réalisations susceptibles d’offrir des perspectives à des jeunes diplômés manuels et intellectuels attachés à leur territoire. La liberté chère à la France, c’est aussi la liberté de vivre et travailler dans une magnifique région forte d’une culture et d’un art de vivre : la Bretagne.