La journée portes ouvertes de la station de Kerloï à Ploudaniel (29) est un moment privilégié pour Bretagne Plants pour montrer son savoir-faire en termes de création variétale.
Avec des visiteurs en provenance des 4 coins du monde, l’illustration de la volonté de Bretagne Plants de se tourner vers l’export est claire. « Nous recevons entre autres des professionnels d’Égypte, de la Réunion, d’Irak, du Brésil ou de Guinée », explique Emmanuel Guillery, directeur de la structure. Au total, ce sont plus de 30 pays qui achètent des plants de variétés de la société bretonne basée à Hanvec (29). Sur la dernière campagne, ce ne sont pas moins de 142 000 tonnes qui ont été certifiées en Bretagne, dont 90 000 tonnes directement concernées par l’export. Cette production permise par 265 producteurs, est réalisée sur une surface de 5 600 ha.
Conditions chaudes et sèches pour l’arrachage
« La moitié des arrachages a été effectuée en ce milieu de semaine. Les conditions, très sèches, peuvent occasionner des chocs sur les tubercules. Certains producteurs ont même choisi de stopper les récoltes, quand les températures devenaient trop importantes. Les plants ont une très belle qualité, une bonne présentation, les rendements sont au rendez-vous », se réjouit Emmanuel Guillery. Les tubercules sont toutefois assez gros cette année, car « les 3 semaines de sec en mai ont favorisé la tubérisation. Avec un mois de juin plus arrosé, la végétation s’est développée, avec des pertes de tubercules. Les restants se sont alors plus fortement développés, ce qui peut poser problème pour la commercialisation de plants de pomme de terre : certains pays, comme l’Égypte, acceptaient des calibres de 60 mm. Ce n’est plus le cas ».
Premiers départs pour l’Afrique noire et le Moyen-Orient
Le début du mois d’octobre lancera le départ des expéditions, avec dans un premier temps des « exportations vers l’Afrique noire et le Moyen-Orient, zones de production qui souhaiteraient même avoir plus tôt leurs plants. Le gros des livraisons se réalise à partir de novembre », explique le directeur.
Concernant les perspectives positives de développement, l’Afrique de l’Ouest semble être un marché à développer. « La pomme de terre est la culture qui donne le plus de rendement par m2, et qui occupe peu de temps le terrain. Les possibilités d’augmentation de marché sont possibles, car nous exportons aujourd’hui 6 000 tonnes dans cette région du globe. Ce volume pourrait doubler ou tripler », pense Dominique Morvan, président de Bretagne Plants. Pour la conquête du marché brésilien, « très compliqué au niveau législatif, nous préférons passer par des licences, et récupérer des royalties ».
D’autres pays, difficiles d’accès, comme « la Hollande qui a une législation très stricte, et qui craint fortement l’introduction d’insectes sur son territoire », est moins accessible. La Hollande est dépourvue d’attaque de taupin, la Bretagne n’a pas cette chance. « Fort heureusement, nous avons obtenu des autorisations pour l’utilisation d’insecticides du sol. C’est un problème auquel nous sommes confrontés, tout comme le centre de la France. Les terres argileuses du nord de la France limitent le développement de cet insecte ».