Toute cette semaine, le Space a été le rendez-vous des éleveurs. Il a été aussi le terrain de campagne des candidats aux élections.
Hormis la manifestation, mardi, de la Confédération paysanne pour réclamer la régulation laitière, l’ambiance n’était pas aux lamentations dans les allées du Space. « Résignation des éleveurs ? Il y a un peu de cela », admettait un responsable d’entreprise laitière. « Mais les quelques signes positifs donnés par le marché laitier laissent espérer des jours meilleurs dans les prochains mois ». Et puis, traditionnellement le Space se veut un moment de rupture par rapport au quotidien. Marcel Denieul, président du salon international de l’élevage n’a eu de cesse de le répéter : « Le Space est un moment d’échange. Et pendant les crises, ce besoin d’échange est encore plus fort ».
Les agriculteurs ont des choses à proposer
Pas d’inauguration en grande pompe par quelque ministre cette année. L’édition 2016 a été le terrain de campagne de candidats à l’élection présidentielle : Hervé Mariton, Emmanuel Macron, Jean-François Copé, François Fillon, Bruno Lemaire et Alain Juppé. C’est en ministre de l’Agriculture que Stéphane Le Foll a arpenté les allées du salon jeudi.
Si tous les candidats en campagne ont profité de ce grand rendez-vous de l’agriculture pour égrainer leurs promesses de candidat, les responsables agricoles bretons en ont profité pour les interpeller. « Ils nous font des promesses, nous leur faisons des propositions. Et nous en avons un certain nombre. Notre rôle de représentant des agriculteurs est en effet d’être force de proposition pour une agriculture bretonne forte », commentait Jacques Jaouen, président de la Chambre régionale d’agriculture qui cite en exemple le projet de constitution de réserve financière en lait.
70 % des exposants commercent à l’international
De plus en plus international avec un tiers d’exposants étrangers et près des trois-quarts qui ont une activité à l’international, le Space a été inauguré cette année en présence du ministre des Ressources animales de Côte d’Ivoire. Plus d’une centaine de délégations étrangères, dont celles de nombreux pays africains, mais aussi du Pakistan, du Japon, du Népal ou d’Iran ont sillonné les allées du salon. « Elles viennent chercher les savoir-faire pour nourrir leurs populations dans des conditions sanitaires garanties », souligne Anne-Marie Quéméner, commissaire générale de la manifestation.
La chute du prix du pétrole conduit certains pays producteurs comme le Nigeria à revoir leur stratégie alimentaire en privilégiant la production locale au détriment de l’importation. D’autant que l’éloignement de la menace jihadiste conduit les paysans à récupérer leurs terres. Les responsables de pays misent aussi sur des partenariats avec des structures comme Bretagne Commerce International pour garantir leur approvisionnement en nourriture.
L’Iran futur exportateur
Présence remarquée de l’Iran également cette année à Rennes. Le pays est le douzième producteur mondial de poulets et onzième d’œufs. Avec la levée de l’embargo, les responsables agricoles affichent une volonté de rattraper le retard en misant sur l’amélioration des technologies pour développer la qualité des produits. Ils ont l’idée de se lancer dans l’export de poulet vers le Moyen-Orient voisin. Quant aux Russes, ils entendent s’inspirer des techniques françaises pour se diversifier dans le bio, les productions label, etc.
