En race Salers, l’élevage de Claude Esseul, de la SCEA Le Bas Bégrolles à Saint-Pierre Montlimart (49), totalise aujourd’hui 240 animaux. Un maximum par rapport à la structure. Pour l’éleveur, l’objectif principal est d’avoir un veau par vache et par an en bonne santé.
C’est pour la facilité de vêlage que les premières Salers sont arrivées sur l’exploitation de Claude Esseul en 1996. Auparavant, des vaches croisées étaient élevées. « J’ai acheté 10 génisses et 1 vache dans le Cantal pour commencer ». À l’installation de Sabine, la femme de Claude, en 1999, le troupeau compte 30 à 40 Salers avec 82 PMTVA. 120 000 L de lait et des porcs en engraissement sont produits à côté. Ces deux activités sont arrêtées en 2007, alors que l’élevage compte 70 vêlages Salers. Aujourd’hui, c’est 80 à 90 vêlages en race pure qui ont lieu sur l’exploitation. Sabine travaille actuellement à l’extérieur.
« Au départ, nous prenions beaucoup de précautions autour des vêlages qui se faisaient en bâtiment. Aujourd’hui, les vaches sont laissées dans le champ, elles sont beaucoup mieux ; il y a moins de problèmes sanitaires. Depuis que nous avons la Salers, nous n’avons réalisé que trois aides au vêlage », a précisé Claude Esseul, lors d’une porte ouverte organisée en juin par l’association Salers de l’Ouest. Il apprécie le côté rustique de ses vaches à la robe acajou qui grimpent les coteaux sans sourciller. « 20 ha sont en pente sur l’exploitation. Et les Salers peuvent faire l’accordéon. »
Beaucoup de prairies naturelles
Pas de correcteur en systématique
Les génisses et environ 15 vaches vêlent de début avril à fin mai, 20 vaches entre août et octobre, et 20 autres ensuite jusqu’à fin novembre. « Les vaches en vêlage de printemps mangent de l’herbe, puis de l’enrubannage et du foin à partir de juin. En novembre, en bâtiment, elles reçoivent de l’ensilage d’herbe et du foin. » Pour les vêlages d’automne, la ration s’appuie sur 1/3 de maïs ensilage et 2/3 d’ensilage d’herbe, avec du foin à volonté et un correcteur si besoin. « Les Salers sont capables d’élever leur veau sans complémentaire. Leurs veaux n’ont pas de nourrisseur : ils mangent de l’ensilage de maïs et du foin. »
Les génisses disposent quant à elles d’ensilage d’herbe et de foin, « avec des quantités adaptées en fonction de l’âge. Elles vêlent entre 30 et 36 mois. » Chaque année, une vingtaine de jeunes femelles quittent l’exploitation en maigre, âgées d’environ un an.
Du développement musculaire via la génétique
Côté génétique, Claude Esseul s’oriente vers des taureaux fertiles qui ramènent du développement musculaire, pour obtenir une conformation R= ou R+ sur les jeunes bovins. « J’aime bien les animaux de couleur rouge, ils sont davantage « formés ». Je sélectionne aussi la docilité, pour pouvoir boucler facilement les veaux en plein air, et le lait. » Deux à trois taureaux de monte naturelle sont présents sur l’élevage. « Avant d’acheter, je regarde les index. » L’éleveur a essayé par le passé un peu d’IA, mais n’en fait plus maintenant.
Tous les mâles engraissés, plus des achats
Tous les mâles sont engraissés en taurillons, avec le rachat en plus de 5 à 10 mâles tous les ans pour compléter les 8 cases. Leur nourriture est constituée de maïs ensilage, de foin et d’un aliment (1,5 kg au démarrage, puis 2,2 kg en finition). « Ils ne reçoivent jamais de blé entre 7 mois et 14-15 mois. Trois mois avant leur départ, ils ont un aliment à base de céréales », détaille Claude Esseul. « J’ai tenté de mettre les taurillons à l’herbe, mais ça décrochait… Je préfère racheter du maïs si besoin et avoir des bêtes finies à 19 mois, voire moins. » Les vaches à l’engrais reçoivent le même menu que les taurillons, mais avec une finition sur deux mois. En 2015, 51 taurillons ont été vendus à 421 kg de carcasse (R= et 3= en moyenne), et 7 vaches à 354 kg de carcasse (R- et 3=). Quelques génisses sont commercialisées en vente directe.