SPACE 2016 / Portrait d’éleveurs : « La Jersiaise, petite mais efficace »

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Lors de son installation, Pieter Van Valen, du Gaec de la Boutratais au Grand-Fougeray (35), a fait le choix d’introduire des Jersiaises dans son troupeau, afin de produire un lait plus riche en taux.

Pieter Van Valen s’est installé en France en 2009, après différentes étapes mondiales qui lui ont fait connaître les différents systèmes de production laitière. Après une première expérience professionnelle en Loire-Atlantique, il se met à la recherche d’une exploitation agricole pour voler de ses propres ailes. « Je cherchais une exploitation avec beaucoup de surface, pour une conduite à la néo-zélandaise », confie l’éleveur d’origine hollandaise. Le projet se concrétise en octobre 2012, avec la reprise d’une exploitation au Grand-Fougeray (35), assurant sa production laitière grâce à des Prim’Holstein. « La fin des quotas laitiers était proche, je savais qu’il me fallait produire un lait plus riche en matière grasse ». Huit génisses jersiaises prêtes à vêler sont donc achetées au Danemark pour compléter le troupeau. « La demande est incroyablement forte en France, mais il y a encore peu d’effectifs », juge-t-il. Pourtant, la petite vache a des arguments à revendre.

[caption id= »attachment_22024″ align= »aligncenter » width= »800″]Gwen (DJ Jante x DJ Hovborg), a produit en 280 jours 6 116 kg de lait, à 58,7 g/kg de TB et 40 g/kg de TP. Gwen (DJ Jante x DJ Hovborg), a produit en 280 jours 6 116 kg de lait, à 58,7 g/kg de TB et 40 g/kg de TP.[/caption]

Un aliment bien valorisé

Les 8 pensionnaires de l’élevage de Pieter ont rapidement pris leurs marques. « Elles ont un fort caractère. À la mise à l’herbe, ce sont elles qui sortent en premier, entraînant en quelque sorte les Prim’Holstein à l’extérieur ! » Outre ce tempérament bien prononcé, Pieter Van Valen a surtout porté son choix sur la Jersiaise car « c’est la race la plus efficace en termes de taux. L’aliment qu’elle consomme est valorisé en lait gras, ses besoins d’entretien sont faibles du fait de sa petite taille ». Avec une morphologie plus modeste que ses voisines Prim’Holstein, les Jersiaises de l’élevage « ingèrent tout de même 70 % du volume de fourrage que consomment les Prim’ Holstein, soit environ 14 kg de matière sèche par jour. L’idéal serait tout de même de les conduire séparément des autres laitières, car elles nécessitent une ration plus dense, plus énergétique, et moins fibreuse du fait de leur conformation ».

Le système néo-zélandais initialement instauré a laissé place à une alimentation plus classique, « à base de maïs et de luzerne. L’herbe a toujours sa place, les sols portants peuvent être pâturés jusque fin décembre. Je souhaite plus m’orienter vers la luzerne, qui permet 3 à 4 coupes, deux fois en ensilage, une fois en foin et la dernière coupe en enrubannage. Les rendements, autour de 9 tonnes de matière sèche à l’hectare, sont supérieurs à ceux de l’herbe qui n’autorise qu’1 à 2 coupes ». Les pâtures peuvent en effet souffrir d’un manque d’eau pendant la période estivale, la pousse de l’herbe redémarrant à la mi-septembre.

Faire la promotion de la race

Pour sa première participation au Space, l’éleveur présentera Gwen (DJ Jante x DJ Hovborg), femelle en 3e lactation. « Je concours pour la promotion de la race, et pour que la compétition soit plus bataillée ! Gwen est un animal très balancé, avec qui j’ai eu 3 femelles. Après le premier veau, j’utilise des doses sexées de taureaux danois pour conserver de bons taux. Les taureaux américains sont aussi de bons produits, mais privilégient plutôt la production laitière au détriment de ces taux. Pour les critères fonctionnels, je suis attentif aux cellules. DJ Jante est un des taureaux utilisés, il donne aussi des femelles plus grandes ».

Rustique, la race Jersiaise plaît à l’éleveur qui prévient toutefois que « les femelles sont plus sensibles à l’acidose. En hiver, elles sont aussi plus sensibles au froid. En revanche, je n’ai jamais eu de soucis de dermatite avec mes Jersiaises ». Le troupeau, composé aujourd’hui d’un quart de vaches à la robe fauve devrait
évoluer, pour atteindre un objectif de moitié Jersiaises, moitié Prim’Holstein.


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