Bien dimensionner son projet de salle de traite, en fonction de la main-d’œuvre disponible par exemple, n’est pas toujours facile. Deux conseillers reviennent sur les clés de la réflexion. « Beaucoup n’investissent pas dans une salle de traite comme dans un tracteur. La salle de traite n’a pas de roue, elle est moins visible… », font remarquer Damien Plédel de la Chambre d’agriculture de Loire Atlantique et Jean-François Julliot, du Clasel (Con-trôle laitier en Mayenne et Sarthe). Intervenant dans le cadre des Innov’actions à la ferme expérimentale de Derval (44), les deux spécialistes de la traite soulignent notamment que « les jeunes ont aujourd’hui une mentalité beaucoup plus “machinisme” et vont plus souvent sous-dimensionner une installation de traite montée pour 15 à 20 ans mais miser sur un surplus de puissance pour les travaux des champs. » Pourtant, un producteur passe environ 1 000 h par an dans sa fosse. « Deux fois moins sur le siège de son tracteur ». Des temps incompressibles À l’heure du renouvellement, les techniciens insistent sur l’importance de se poser les bonnes questions. « De quelle main-d’œuvre dispose-t-on ? » Mais aussi « quelles sont les perspectives d’évolution ? Est-ce que je prévois demain un agrandissement par rapprochement avec un autre élevage ? Ou est-ce que nous travaillons actuellement à quatre associés alors que deux se préparent à partir en retraite ? » La notion de temps de traite mérite aussi réflexion. « En réalité, elle est très relative et dépend de nombreux facteurs », notent-ils. Jean-François Julliot rappelle ainsi que « traire à deux ne divise pas le temps de traite par deux, tant s’en faut. Car la cadence du chantier est totalement tributaire du délai nécessaire à la vache pour donner tout son lait. Un temps incompressible. » Une application pour simuler…
Traite : « Dans une 2×6, on trait aussi vite seul qu’à deux »