Convaincre et permettre aux collectivités d’acheter en local. Ce sont des objectifs d’un projet alimentaire territorial conduit par la Chambre d’agriculture et le Conseil régional.
Lundi dernier, les élus de la Chambre d’agriculture ont reçu des responsables de cantines de collectivités et des cadres d’entreprises agroalimentaires chez Jean-René Menier, producteur de légumes et de céréales, à Mauron (56). L’objectif était d’évoquer les problèmes qui freinent les achats locaux de gros volumes par la RHD (restauration hors domicile). Comment acheter local tout en respectant le code sur les marchés publics, notamment l’interdiction de faire figurer la mention d’origine des produits dans le cahier des charges rédigé par la collectivité ?
[caption id= »attachment_22907″ align= »aligncenter » width= »800″] Des responsables de restaurants de collectivités ou d’entreprises agro-alimentaires en discussion avec des producteurs chez Jean-René Menier, à Mauron (56), sur le thème du développement des circuits courts, accessibles à tous les budgets.[/caption]
L’enjeu est important. Les restaurants des collectivités écoulent un volume de production loin d’être négligeable. Contrairement aux restaurants collectifs commerciaux (qui importent massivement), leur gestion dépend de la volonté politique des élus locaux. Ils semblent de plus en plus sensibilisés et mobilisés mais l’achat local reste compliqué, si l’on en croit les acheteurs municipaux. « Nous essayons de définir un cahier des charges qui stipule que nous voulons un produit répondant à un label, au bio ou imposant des critères de fraîcheur, rendant l’achat local incontournable ». Mais il faut également respecter les budgets…
Un label « 150 jours de pâturage » ?
Daucy foodservice, une entité du groupe Daucy, tente de créer les conditions qui permettent aux collectivités d’acheter leurs produits français, en respectant la loi. Leur site Internet « fiers de coopérer » permet de découvrir les adhérents et leurs sites de production. Ces derniers sont désormais géolocalisables ce qui peut être une exigence d’un cahier des charges rédigé par une collectivité. La proximité des usines permet de respecter un délai de 4 heures maximum entre la récolte et le conditionnement (pois, haricots, épinards..). Un critère de fraîcheur qui peut également être exigé par la RHD.
e telles exigences peuvent permettre d’acheter des produits locaux en respectant la loi. Autre exemple, donné par Laurent Kerlir, président de la Chambre d’agriculture : « Pour les produits laitiers, nous pourrions créer un signe qualificatif comme une durée de pâturage minimale de 150 jours, souvent atteinte en Bretagne. En le stipulant dans le cahier des charges, l’acheteur serait certain d’avoir un lait produit dans la région ». Le Cralim (Comité régional de l’alimentation) va lancer, cette semaine, le projet alimentaire territorial. Objectif : développer des circuits courts, pour les gros volumes.