En volailles de chair, en 2015, les volumes produits ont augmenté et les résultats se sont améliorés. La filière doit poursuivre dans cette voie pour être en capacité d’investir dans ses bâtiments vieillissants.
La hausse de la production de viande de volaille dans le monde se poursuit. Selon la FAO, cette hausse serait de 1,8 % par an. À l’échelle européenne, la production de volaille augmente de 2,5 % par rapport à 2014. Cette hausse cache des disparités entre les pays. La Pologne, 1er producteur européen contribue en grande partie à cette augmentation. L’Allemagne et l’Espagne voient leur production diminuer respectivement de 0,7 % et 3,3 % contrairement à la France, le Royaume-Uni et l’Italie qui progressent chacun de 2,5 %. En France, c’est l’activité « poulets » qui progresse le plus avec 5,2 %. La filière « dindes » est, elle, en repli de 4,3 %. Le marché français s’est donc redressé en 2015, grâce à une consommation soutenue et une reprise des exportations.
Hausse des frais d’élevage
Les charges restent malheureusement élevées. En poulets, le coût de production augmente de 0,20 €/m2/lot pour s’établir à 7,44 €/m2/lot. Les frais de mécanisation et les charges sociales baissent, mais cela ne suffit pas à compenser la hausse des frais d’élevage et d’enlèvement et les investissements supplémentaires dans les bâtiments. En dindes, les charges diminuent de 2 % par rapport à 2014. Cependant, il faut noter la forte hausse des frais vétérinaires (14 %) et d’élevage (20 %). Grâce aux économies d’énergie, à la stabilisation du prix du gaz et à la météo, les frais de chauffage baissent de 8 % en dinde et 3 % en poulet.
Un parc vieillissant
Les résultats sont donc plutôt positifs avec une marge brute en progression à 32,3 €/m2 en poulet et 28,5 €/m2 en dinde. La baisse du prix des intrants a entraîné une meilleure maîtrise des charges, même si elles restent à un niveau élevé. L’augmentation du nombre de lots a permis une utilisation optimisée des bâtiments. L’excédent brut d’exploitation (EBE) repart à la hausse. Avec 19,6 €/m2, il revient au niveau des années 2010-2012. Bonne nouvelle aussi côté endettement : il baisse de 2 % et s’établit à 72 %. Ce sont surtout les dettes à court terme qui diminuent. La filière est à nouveau dans une bonne dynamique, mais ces bons résultats doivent se confirmer dans la durée pour qu’elle retrouve des capacités à investir. L’investissement dans de nouveaux bâtiments s’impose en effet comme une nécessité. Force est de constater une stagnation des performances techniques depuis quelques années. Cela est dû au vieillissement accéléré des bâtiments. Ceux de plus de 20 ans représentent désormais 61 % du parc.
L’influence de l’influenza
Jean-Christophe Séité/Cogedis