Des implantations de céréales trop précoces offrent une plus grande période de contamination aux maladies ou ravageurs.
Ces dernières années, les premiers chantiers de semis de céréales ont tendance à être plus précoces. Et avec des ensilages et récoltes de maïs grain en avance cette année, certaines parcelles se sont libérées encore plus tôt que d’habitude. Mais en Bretagne, la période de semis idéale pour l’implantation d’une céréale est entre le 20-25 octobre et le 10 novembre, sur une plage d’environ 3 semaines. Après le 20 octobre, les pertes à la levée sont limitées et la culture a le temps d’émettre suffisamment de talles avant la sortie de l’hiver. Ceci permet d’optimiser les densités de semis qui ne doivent pas dépasser 250 grains par m². Il est ainsi inutile d’anticiper les semis avant ces dates.
Limiter les durées de contamination
En semant plus tôt, la durée de contamination à certaines maladies augmente, comme le piétin échaudage. En effet, en ce début d’automne, les températures douces favorisent le développement du champignon saprophyte dans le sol. Aussi, « dans toutes les situations où du piétin échaudage a été observé, il est déconseillé de semer avant le 25 octobre. Si les conditions climatiques restent favorables, il est même préférable d’attendre début novembre pour semer », insiste l’institut technique. Dans une même logique, les hivers doux et humides sont favorables à l’expression du piétin verse. Les semis précoces, en augmentant les périodes de contamination, favorisent l’installation de la maladie.
Les pucerons d’automne ont été très actifs l’année dernière en transmettant le virus de la Jaunisse nanisante de l’orge (JNO), en piquant les plantes pour se nourrir. La gravité de la maladie dépend notamment de facteurs liés aux insectes (effectifs, durée de présence dans la parcelle), et aux virus (virulence, agressivité). Un semis précoce tend à exposer davantage les cultures à une présence accrue de pucerons (conditions climatiques plus favorables à leur activité). Outre la protection insecticide des semences, « réduire la période de sensibilité des cultures en évitant les semis précoces avant le 20 octobre constitue déjà un desfacteurs de limitation des risques », sensibilise Arvalis.
Lutter contre les graminées
D’autre part, les levées de graminées dans la culture sont moins importantes en décalant la date de semis à une période moins favorable à la levée de ces adventices (1re décade de novembre par exemple). En effet, certaines adventices germent préférentiellement à l’automne, et notamment au mois d’octobre (vulpin, brome, ray-grass par exemple).
Alors, pas d’empressement. Il faut être prêt à semer le 20 octobre. Les pénalités de rendement ne sont observées que pour les semis effectués après le mi-novembre.