La Commission européenne va lancer une campagne spécifique de promotion de la viande sur le marché communautaire avec un budget de 15 millions d’euros.
Pour Egidio Savi, PDG de la société italienne Parma France, principal commerçant de broutards français vers l’Italie, « le premier problème de cette filière, c’est la baisse de consommation », explique-t-il lors d’une conférence d’Interbev au Sommet de l’élevage le 6 octobre. « C’est un problème européen », estime-t-il. Cette baisse de consommation empêche la filière de sécuriser une marge pour les éleveurs. Vient ensuite la puissance grandissante de la grande distribution avec laquelle, toutefois, des contrats à prix fixes sur trois mois ont été expérimentés. « On espère que c’est l’avenir », conclut-il.
C’est dans ce contexte, alors que le secteur de la viande bovine subit les conséquences de la crise du lait et des mesures prises pour y faire face, que Phil Hogan a annoncé le 5 octobre, son intention de lancer sur le marché de l’Union européenne (UE), dans le cadre du programme communautaire de promotion et information des produits agricoles de l’UE. Une campagne ciblée dans le but de « dissiper certains mythes » et de « favoriser un retour au plaisir de déguster du bœuf, de l’agneau et du porc de haute qualité ». Cette action de promotion spécifique sera dotée de 15 millions €.
Ouvrir le marché turc
Par ailleurs, le commissaire européen a indiqué qu’il se rendra prochainement en Turquie pour y promouvoir les exportations d’animaux vivants. De son côté, la France négocie actuellement la réouverture de ce marché turc, refermé depuis la réapparition de la FCO dans l’hexagone, pour l’instant sans succès, a précisé Stéphane Le Foll au salon à Cournon.
Stockage et aide humanitaire
Alors que les prix européens de la viande bovine sont inférieurs à 2015 et 2014, et à la moyenne de la période 2011-2015, et que l’abattage est en hausse, le Copa-Cogeca avance de son côté différentes pistes pour redynamiser la consommation : l’aide alimentaire, en rendant ce produit éligible pour les crises humanitaires ; le stockage privé, seul outil pouvant être déclenché utilement ; les crédits à l’exportation, notamment pour les animaux vivants, en complément des dispositifs existant dans les États membres.