Après un printemps pluvieux, un été trop sec, voici un automne… atone. Selon les secteurs, le rendement en herbe 2016 accuse une baisse de rendement de 20 à 30 %. Les éleveurs expérimentés en système herbager sont souvent formels : sur une année, une prairie finit toujours par produire à peu près le même rendement, font-ils observer. Ainsi, la pousse qui aurait fait défaut au printemps à cause du froid serait rattrapée en été ou le plus souvent en automne. Succession de trois périodes défavorables Il est vrai que l’on sous-estime souvent la capacité d’une prairie à compenser une mauvaise période de pousse. Et encore davantage son rendement en automne. Or, un quart d’un rendement d’une prairie est produit en arrière-saison ; et il s’agit bien d’une herbe de qualité puisque les analyses montrent souvent des valeurs alimentaires comparables à celles enregistrées au printemps : 0,96 UFL ; 162 PDIN ; 144 PDIE. La seule nuance réside peut-être dans l’appétence du fourrage. En automne, la prairie contient souvent beaucoup de brins en senescence et les bouses n’ont pas été encore lessivées par plusieurs dizaines de millimètres de pluie. Cette année, rien de tout ça. Au 15 octobre, l’Observatoire des fourrages de la Chambre d’agriculture de Bretagne évoque des baisses de rendement de 32 % en zone sèche, de 27 % en zone intermédiaire et de 19 % en zone humide par rapport à la moyenne 1999-2015. Responsables de ces mauvais rendements : la succession de trois périodes défavorables à la pousse de l’herbe. D’abord, le printemps pluvieux et froid n’a pas été propice à l’expression du potentiel des prairies et à la qualité du fourrage. La jauge des tanks à lait a été le premier outil de mesure de cette piètre qualité de l’herbe. Même constat de la part des négociants en…
Déficit de la pousse de l’herbe, jamais deux sans trois