Les acteurs de la R&D envisagent les futurs possibles pour l’agriculture française et identifient les conséquences sur leur activité.
Dans une analyse prospective intitulée « Quel avenir pour l’agriculture, les quatre scénarios possibles en 2040 », publiée le 4 octobre par l’Acta, les principaux acteurs de la recherche publique et du développement agricole français ont construit quatre scénarios agricoles explorant des futurs contrastés du contexte social, économique, politique […] suggérant quatre visions pour l’avenir du système de recherche et de développement (R&D) agricole français ».
Quatre scénarios contrastés
Premier scénario, le « monde écologique. Dans ce modèle, « la protection de l’environnement et l’atténuation du changement climatique deviennent des priorités », les pratiques agricoles sont agroécologiques et la production agricole est en léger recul. Le deuxième scénario est celui de l’« Europe agricole » ou « une agriculture européenne exportatrice de produits de qualité ». L’Union européenne est « politiquement forte » et l’agriculture constitue son « principal moteur économique ».
Dans le troisième scénario, celui de l’« Europe industrielle » ou « une agriculture au service d’une industrie exportatrice et régulée », l’Union européenne mise sur son industrie pour « relancer la croissance et recréer de l’emploi ». « Les industries de l’aval structurent la production agricole » et les agriculteurs, sous contrat, « perdent de leur pouvoir décisionnaire ». Enfin, le scénario 4 du « monde libéral » voit l’Union européenne se disloquer. L’Europe devient alors une zone de libre-échange, régie par des accords internationaux. « Les firmes agroalimentaires intègrent directement le secteur de la production ».
Jeu de rôles des acteurs
Plus on s’éloigne du scénario 1, plus les financements publics s’amenuisent, remplacés par des fonds privés. Si, dans le travail d’innovation, les agriculteurs ont une place importante dans le « monde écologique », ils perdent leur influence en allant vers le scénario 4, quand les industriels, peu présents dans le scénario 1, deviennent de leur côté les acteurs principaux dans les scénarios 3 et 4. Enfin, les thématiques de recherche sont évidemment influencées par le scénario retenu. Ce travail prospectif vise avant tout à apporter « des éléments de réflexion pour orienter l’action des acteurs », précise Hervé Guyomard, président du GIS.