« Lingot d’or », meilleur prix de la vente génomique

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À Cournon (63), le jeune mâle breton appartenant à Philippe Le Merdy de Plouray (56), a obtenu le prix record de la première vente aux enchères d’animaux génotypés en race charolaise.

Pour la première fois, la race charolaise a organisé une vente aux enchères d’animaux génotypés, le 6 octobre dans le cadre du Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne. C’est Lingot d’or venu de l’élevage Le Merdy de Plouray (56) qui a décroché le meilleur prix, acheté par la SCEA Pichard Hugues, élevage sélectionneur du Centre de la France. Sur les 20 animaux présents (8 femelles et 12 mâles), 13 ont été vendus aux enchères et 4 à l’amiable. Le prix moyen de vente atteint 3 280 €. Huit animaux ont été exportés vers différents pays européens.

« Une des plus belles lignées maternelles »

Auparavant, Lingot d’or s’était positionné en tête de sa section de mâles lors du concours national regroupant 400 animaux venus de 36 départements – l’élevage Le Merdy était le seul breton à participer. Agé de 16 mois et pesant déjà environ 900 kg, le jeune taureau (classé RJ) montre une belle finesse d’os, beaucoup de grain de viande et un remarquable carré de bassin. Un animal par ailleurs très racé.

« C’est le fils de Cybelle, une des plus belles lignées maternelles de l’élevage. Son père est le taureau Démocrate, né et resté 6 ans sur l’exploitation. C’est pourquoi j’ai mis en vente Lingot d’or… », souligne Philippe Le Merdy. Côté génomique aussi, le mâle est prometteur puisqu’il affiche un index de synthèse au sevrage de 109 et un IVmat de 106. « Au concours interrégional de Pontivy l’an passé, il avait remporté un premier de section. »

À noter que l’élevage Le Merdy s’est aussi distingué au dernier Space en remportant, grâce au taureau Jolicœur (né en mars 2014), le titre de Grand Champion. Un mâle qui avait également fait des premiers prix au précédant National au Mans 2015 et au concours de Nevers en 2014. Depuis très longtemps, Philippe Le Merdy et son frère Michel sont des adeptes des concours charolais, de l’échelon interrégional au national. Ils ont même participé une fois au concours spécial de Moulins, rassemblant les plus beaux spécimens chaque année. Au fil du temps, ils ont accru le potentiel génétique du troupeau pour en faire un des plus reconnus en Bretagne. « Nous vendons une quinzaine de mâles reproducteurs tous les ans, et plusieurs femelles ayant vêlé au moins une fois. »

Personnaliser avec des taureaux triés sur le volet

Philippe Le Merdy pratique peu d’IA (un peu sur génisses), préférant « avoir le choix des taureaux et personnaliser. » Généralement, trois taureaux sont présents sur l’élevage. « Les concours, le bouche-à-oreille permettent de connaître les origines. Quand j’achète un reproducteur, souvent chez des sélectionneurs du berceau, je prends beaucoup de renseignements auprès de l’éleveur, je regarde la lignée maternelle qui a une très grande importance. Je m’oriente de plus en plus vers la finesse d’os et le grain de viande, tout en préservant les qualités de race et le développement. Le mufle, l’œil, la largeur du front en disent long sur la qualité d’un animal. Les cornes aussi sont un bon indicateur, elles ne doivent pas être en excès. Elles sont toutes gardées sur l’exploitation. Pour le moment, je ne m’oriente pas vers le « sans cornes » : les caractères ne sont pas fixés, il y a encore beaucoup de travail à réaliser sur ces animaux… », analyse Philippe Le Merdy.

Des embryons avec un taureau de l’élevage

« Comme la plupart des mâles reproducteurs de l’élevage, Jolicœur va être prélevé ; les semences sont stockées par l’inséminateur. Cela me permet de vendre plus tôt certains reproducteurs, tout en gardant la possibilité de gérer au mieux les futurs accouplements et la consanguinité. » Depuis 1996, Philippe Le Merdy a recours aux transplantations embryonnaires. « Les embryons sont implantés sur des Normandes en état, alimentées en ration sèche. » Et pour la première fois avec Jolicœur, l’éleveur va produire des embryons avec un taureau de l’élevage. L’an passé, il a par ailleurs testé le génotypage sur un taureau acheté. « Son index élevé en facilité de naissance s’est confirmé par la suite. Cela permet d’avancer, même s’il faut encore prendre cette technologie avec des pincettes… »

72 ha groupés en Centre Bretagne

Philippe Le Merdy gère un troupeau de 58 mères charolaises, naisseur engraisseur. Dès la naissance, les mâles potentiellement reproducteurs sont triés. La SAU de 72 ha groupés est surtout implantée en herbe (prairies, enrubannage, foin). 4 ha sont en céréales, stockées sur l’exploitation dans des cellules ventilées. « Avant les saillies, je donne de la pulpe de luzerne qui permet une meilleure expression des chaleurs », note l’éleveur. Les vêlages, groupés de mi-décembre à fin mai, se passent en bâtiment. « Je peux les surveiller avec une caméra. »


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