« Nous avons révisé le système herbager »

Le parcellaire a été redécoupé en paddocks plus petits sur lesquels le troupeau métissé passe plus rapidement. - Illustration « Nous avons révisé le système herbager »
Le parcellaire a été redécoupé en paddocks plus petits sur lesquels le troupeau métissé passe plus rapidement.
À Gourin (56), le Gaec « l’épillet dans l’herbe », bientôt constitué de 4 associés  parents-enfants, produit du lait bio depuis 2011 dans une zone pédoclimatique favorable à l’herbe. Ils viennent de revoir leur système herbager.

Sur les 145 ha de l’exploitation, plus de 90 ha sont en prairie, 3 ha de maïs complètent la SFP. « Nous avons repris durant l’hiver 2015 un site de 82 ha composé en partie de vieilles pâtures plutôt dégradées. Sur l’ensemble de la ferme, nous souhaitons faire vieillir les prairies, les transformer en prairies permanentes sur le site accessible aux laitières » explique Goulwen Le Berrigaud, le plus jeune des associés installé en avril.

[caption id= »attachment_22760″ align= »aligncenter » width= »800″]Joseph, Anita et Goueltas Le Berrigaud. Joseph, Anita et Goueltas Le Berrigaud.[/caption]

Actuellement, 30 ha d’une base de mélange RGA-TB à proximité du bâtiment sont destinés aux 55 laitières métissées. « Nous avons débuté le groupage des vêlages au printemps. Ils s’étendent de janvier à juin pour le moment, mais l’objectif à 2 ou 3 ans est de les concentrer sur 3 mois à partir de début mars. » Dans la continuité, les génisses sont sorties précocement pour profiter du concentré à bas prix qu’est l’herbe pâturée.

Passage en pâturage de précision

Cependant, faire vieillir les prairies est une chose, gérer rigoureusement son herbe pour optimiser leur productivité et leur longévité sur le long terme en est une autre. « Les conseils classiques sur le pâturage donnent un potentiel de 7 à 7,5 t MS /ha avec des paddocks de 3 jours. Suite à divers échanges, voyages et visites, mon frère et moi avions une autre vision. » Dans une optique d’amélioration continue, les deux éleveurs ont, en l’espace d’une année, apporté des modifications à leur système.

Suite à une formation fin 2015, ils se sont intéressés au pâturage dynamique et ont rapidement décidé de subdiviser le parcellaire des laitières en paddocks 24 h. En une semaine, le tour était joué sur 23 ha. « Nos parents étaient plutôt sceptiques au départ. Cela remettait leur gestion herbagère des 15 dernières années en question. Cependant, ils nous ont laissé carte blanche. »
Ils ont été rapidement rassurés : « Très clairement, les premières choses que nous avons notées sont  une meilleure valorisation des vaches, moins de tri, moins de surpâturage par zone, chose que l’on avait fréquemment par le passé dans les grands paddocks. Cela se répercute nettement sur la rapidité de la repousse et la vigueur de la prairie (trèfle, ray grass). On observe aussi déjà un recul du dactyle et de l’agrostis sur certaines parcelles. » Sans oublier que les relevés hebdomadaires de la pousse de l’herbe à l’herbomètre parleraient d’un rendement moyen cette année d’environ 9 t MS / ha d’herbe valorisée, avec un potentiel de plus de 10 t.

Élevage des génisses à la mode néo-zélandaise

L’élevage des génisses a également évolué. « Jusque-là, nous étions plutôt satisfaits du lait yogourt, mais nous souhaitions simplifier encore davantage. »  S’appuyant sur la découverte du technograzing (inventé par Harry Wier en Nouvelle-Zélande), les deux producteurs de lait ont décidé de tester les vaches nourrices en système couloir. « Les jeunes ont été mis dehors dès avril. En 100 % herbe, avancé en paddock de 48 h. Ce système joue beaucoup sur le comportement des animaux : ils sont plus calmes,  s’habituent à être régulièrement manipulés. À peine le fil ouvert, ils baissent la tête pour brouter… On observe de bonnes croissances tout en améliorant dans le même temps les prairies pour les faire durer », détaille Goulwen.

« Toujours innover, se remettre en question, s’organiser et planifier afin de diminuer la pénibilité et se dégager davantage de revenus et temps libre ». Aujourd’hui, au sortir d’une bonne année herbagère et d’une belle première expérience en pâturage de précision, l’ensemble de la famille est sur la même longueur d’onde. Si des améliorations sont prévues, l’idée globale est déjà là.
Florent Cotten, PâtureSens

Formation

Infos sur les formations au pâturage tournant dynamique en Bretagne cet hiver : marie@paturesens.com


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