Pâturage et autonomie, les clés du lait bio

« La gestion des aléas climatiques est le seul point vraiment délicat en production de lait bio », estiment Cyrille Guilloteau et Stéphanie Sabin. - Illustration Pâturage et autonomie, les clés du lait bio
« La gestion des aléas climatiques est le seul point vraiment délicat en production de lait bio », estiment Cyrille Guilloteau et Stéphanie Sabin.
Un système pâturant et autonome assure au producteur une meilleure marge en lait bio. Exemple avec Stéphanie Sabin et Cyrille Guilloteau qui sont passés en bio dès leur installation en 2010.

Les prix sont importants en bio, mais la rentabilité repose aussi beaucoup sur le type de système. Le pâturage et l’autonomie alimentaire permettent davantage de robustesse face aux aléas. C’est d’ailleurs pour cette raison que Stéphanie Sabin et Cyrille Guilloteau, installés sur une ferme laitière à Pancé en Ille-et-Vilaine, ont acquis 15 ha supplémentaires, accessibles aux vaches. « Nous souhaitions assurer la production de fourrages quitte à en vendre en année plus favorable », ont précisé les éleveurs au salon bio La Terre est notre métier. Aujourd’hui, leur SAU atteint 64 ha pour une production de 230 000 L de lait (35 VL).

[caption id= »attachment_22752″ align= »aligncenter » width= »800″]« La gestion des aléas climatiques est le seul point vraiment délicat en production de lait bio », estiment Cyrille Guilloteau et Stéphanie Sabin. « La gestion des aléas climatiques est le seul point vraiment délicat en production de lait bio », estiment Cyrille Guilloteau et Stéphanie Sabin.[/caption]

Autonomie décisionnelle

« Nous avons fait le choix de la bio pour donner un sens plus large à notre métier d’agriculteur, avec davantage d’autonomie, y compris décisionnelle. La ferme que nous avons reprise après un tiers en 2010 était idéale avec son parcellaire groupé. Nous l’avons tout de suite convertie en bio. » Même si le pourcentage de maïs a été baissé de 24 à 12 % de la SAU, « il nous a semblé indispensable d’en conserver (7,8 ha aujourd’hui). Ce n’est pas difficile à gérer après des prairies de 5 / 7 ans. Pour pouvoir l’équilibrer avec de la luzerne (4 ha en bouchons déshydratés), nous ne dépassons pas 7 kg MS dans la ration des vaches. »

¾ des surfaces sont en ensilage et ¼ en plante entière ou maïs épi déshydraté. « En bio, le soja coûte 980 €/t. On peut en donner un peu, mais cela doit rester exceptionnel », ajoute David Roy, technicien élevage à Agrobio 35. Stéphanie Sabin et Cyrille Guilloteau ont apporté une autre modification fourragère sur l’exploitation : « Nous avons supprimé le RGI beaucoup trop gourmand en azote. »

Avec le passage en bio, la production annuelle par vache a baissé, de 8 000 L avant conversion à 6 000 L après. « Mais nous avons 55 à 60 % de valeur ajoutée sur le produit lait. » Si la conversion au bio est plus facile quand le contexte économique initial est sain, des situations compliquées au départ peuvent parfois réussir. Des aides existent pour passer en bio, mais elles arrivent avec beaucoup de retard. « Des formations de quelques jours sont organisées dans les départements pour se situer. Et la bio s’est développée via l’échange entre producteurs », ajoute David Roy. Aller rencontrer des éleveurs bio avant de se lancer est une excellente idée. « Chacun a ses propres techniques. »


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