Que des bonnes nouvelles ! Les Chinois, Bengalis et Indiens n’avaient qu’à bien se tenir. Après 30 ans de soumission au bras de fer des coûts bas, le monde occidental se rebelle et se libère de ce joug mortifiant grâce à la créativité et à l’innovation technologique. Bienvenue dans le monde 4.0 où les robots viennent à la rescousse d’une industrie du XIXe siècle condamnée à terme. Et inutile de se laisser ensorceler par de séduisantes promesses électorales de réindustrialisation de la France : le futur n’a jamais été la reconduction du passé.
D’autres emplois vont tout simplement être réinventés ; plus passionnants, moins pénibles. Les maçons qui s’échinent à arracher leurs bottes de la boue et à remuer des banches pour construire un bâtiment agricole ne se plaindront pas de piloter bien au chaud une imprimante 3 D pour couler des murs en béton. Et ce n’est pas de la fiction : le groupe LafargeHolcim vient de tester la technologie en fabriquant un poteau en béton de quatre mètres de haut. Lancée en 2011 par Angela Merkel, l’industrie 4.0 fait référence à la 4e révolution industrielle après la mécanisation, l’industrialisation et l’automatisation.
Elle est actuellement en pleine effervescence en France avec l’ouverture de deux sites pilotes à Saclay, en région parisienne. Ces « usines » du futur doivent redonner de la compétitivité aux entreprises occidentales en abandonnant aux pays émergents l’industrie lourde axée sur des produits à faible valeur ajoutée et gourmande en main-d’œuvre bon marché. Relocalisées près des consommateurs, ces entreprises d’un nouveau genre donneront du pétillant à l’œil des jeunes générations qui – taux de chômage le montre – n’ont plus grand-chose à attendre de l’ancien monde. Après le crépuscule, vient l’aurore.