Le lycée agricole Saint-Yves, à Gourin (56), vient d’inaugurer de nouvelles installations pédagogiques. De quoi offrir un outil moderne de formation et d’apprentissage aux jeunes de cette région de Bretagne centrale.
Cet investissement est d’abord le résultat de la détermination de femmes et d’hommes décidés à faire vivre leur territoire. Et surtout, leur désir d’en assurer son avenir en mettant les moyens pour garder les jeunes compétents et entreprenants dans cette région rurale. Car, sur ce chapitre de l’exode qui menace la vitalité des campagnes, la région gourinoise sait de quoi elle parle. Au début du XXe siècle, la migration de milliers d’habitants vers l’Amérique a vidé les fermes de ses jeunes alors trop nombreux pour rester tous à la terre. Aujourd’hui, l’urbanisation provoque une nouvelle saignée dans la population du Centre-Ouest Bretagne dont le solde naturel naissances-décès prend aujourd’hui une teinte rouge vif. En cause, l’accélération du mouvement de métropolisation qui gagne toute l’Europe. Y compris en Bretagne, où entre Brest et Rennes, il reste de moins en moins d’espace économique pour les territoires ruraux et les villes moyennes.
Faut-il en déduire que les campagnes n’ont plus d’avenir ? Certainement pas. Toujours à Gourin, le groupe belge Ardo investit actuellement 37 M€ dans un outil de stockage ultramoderne. De quoi assurer un avenir aux 350 producteurs de légumes qui livrent cette usine et aux 350 salariés qui y travaillent. Ce type d’initiative doit être encouragé. L’État français et l’Europe doivent trouver des solutions fortes pour soutenir ces entreprises et l’emploi de ces territoires pénalisés par l’éloignement. C’est une des clés de l’avenir des zones rurales. Car l’énergie de ceux qui ont la foi dans leur région risque bientôt de ne plus suffire.