Énergie : agriculteurs et Rennes métropole vont davantage collaborer

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Les travaux en commun vont être développés entre Rennes Métropole et la Chambre d’agriculture. Illustration des complémentarités possibles sur l’exploitation de François Trubert, à Gévezé.

Une expérimentation a été menée d’avril à juillet sur la déchetterie de la Chapelle des Fougeretz, visant à fournir de la « nourriture » au digesteur de l’exploitation de François Trubert, éleveur à Gévezé. « 77 tonnes de tontes de pelouses ont été triées à la déchetterie. Nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas si simple, car il restait des parties non méthanisables, comme les branchages », expliquent les agents de Rennes Métropole en charge de cette action. « Malgré tout, c’est un essai intéressant. Peut-être qu’avec un tamis sur l’exploitation, cela pourrait fonctionner… » Affaire à suivre.

L’unité de méthanisation a été mise en place il y a 5 ans sur l’exploitation laitière et avicole, une des premières en Bretagne. C’est toujours la seule sur le territoire de Rennes Métropole. La chaleur issue de la cogénération sert à chauffer les poulaillers, à sécher des fourrages et du bois, et à l’eau chaude et le chauffage pour la maison… L’électricité produite par le système est revendue. « Cet atelier demande du temps et de la surveillance, il faut souvent venir relancer le moteur », souligne François Trubert. « Au départ, les gens étaient sceptiques quant au projet. Mais ils voient que mes cultures sont bien fertilisées. Et les reliquats sont très bas. »

[caption id= »attachment_23459″ align= »aligncenter » width= »455″]François Trubert (à droite) a expliqué le fonctionnement de son installation de méthanisation aux élus de Rennes Métropole. François Trubert (à droite) a expliqué le fonctionnement de son installation de méthanisation aux élus de Rennes Métropole.[/caption]

40 % de « nourriture » provenant de l’extérieur

Actuellement, le méthaniseur est alimenté avec les fumiers, lisiers, eaux vertes et blanches et jus de silos de la ferme, à hauteur de 60 %. Les 40 % restants proviennent de l’extérieur : tontes de la commune de Gévezé, de paysagistes, co-produits agroalimentaires… Un volume plus fluctuant. « Pour le moment, ce n’est pas autorisé, mais il serait intéressant pour d’autres agriculteurs d’amener des matières organiques et récupérer le digestat, plus assimilable par les plantes, plus fluide et désodorisé », soulève l’agriculteur. Selon lui, créer un méthaniseur entre deux – trois exploitations est le plus rationnel. Il explique aussi que sur certaines unités équipées d’épurateurs de gaz, le surplus est utilisé comme carburant.

Retour au sol

L’investissement de l’agriculteur sur ce projet a représenté 1 million d’€, dont 200 000 € d’aides. « Mais la cogénération demande de l’entretien. Je
vais par exemple changer ma trémie pour un coût de 70 000 €. » Président de l’antenne de Rennes à la Chambre d’agriculture 35, Olivier Auffray souligne : « Nous devons développer le collectif sur le territoire. On le voit au travers de cet outil qui a besoin de matières organiques extérieures pour fonctionner, mais qui permet un retour au sol. » Aujourd’hui, la Bretagne compte 48 unités de méthanisation, dont une dizaine sur le département d’Ille-et-Vilaine.

Travail sur le foncier, l’alimentation, le climat…

Signée le 8 novembre à Gévezé, la convention-cadre de partenariat entre Rennes Métropole et la Chambre d’agriculture porte sur la période 2016-2020 et complète le Plan local d’agriculture du Pays de Rennes. « Elle vise à donner de la visibilité aux acteurs et à accroître le développement sur le territoire », précise Marcel Denieul, président de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine. La convention se décline en cinq axes de travail : la préservation du foncier agricole dans l’aménagement du territoire ; l’alimentation et le développement d’activités agricoles génératrices de valeur ajoutée ; la transition énergétique et climatique ; le lien entre agriculture, paysages, ressources naturelles et biodiversité ; le dialogue et les échanges autour de l’agriculture.

« Notre « ville-archipel » qui ménage une place à l’agriculture entre des secteurs urbanisés contenus nous singularise. Nous souhaitons contribuer à des actions concrètes pour maintenir cela à long terme. La métropole se veut terre d’innovations, c’est aussi vrai pour son secteur agricole, richesse économique », déclare Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole. Le territoire compte 43 communes, 700 exploitations agricoles. Au total, environ 9 000 actifs y vivent de l’agriculture.


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