Le Ker conte l’histoire de nos ancêtres

Le bâtiment en forme de coque de bateau est construit en pin maritime local et traité par très haute température ce qui lui donne un aspect brûlé. Cette technique permet de ne pas traiter chimiquement le bois pour résister aux épreuves du temps. Un procédé utilisé par le passé sur les bâtiments agricoles et qui offre les avantages de ne pas avoir d’entretien à réaliser et de très bien résister au feu. - Illustration Le Ker conte l’histoire de nos ancêtres
Le bâtiment en forme de coque de bateau est construit en pin maritime local et traité par très haute température ce qui lui donne un aspect brûlé. Cette technique permet de ne pas traiter chimiquement le bois pour résister aux épreuves du temps. Un procédé utilisé par le passé sur les bâtiments agricoles et qui offre les avantages de ne pas avoir d’entretien à réaliser et de très bien résister au feu.
Situé à Vannes (56), le parc ludo-éducatif Le Ker retrace l’histoire de la Bretagne de la préhistoire jusqu’à l’influence romaine. Au travers des décors surprenants et réalistes, le visiteur réalise un véritable voyage dans le temps.

[caption id= »attachment_23439″ align= »alignright » width= »204″]Hervé Paquet, directeur du parc à thème Le Ker. Hervé Paquet, directeur du parc à thème Le Ker.[/caption]

« Le modèle agricole breton est souvent pointé du doigt car il est basé sur la production et l’export. Pourtant cela ne date pas d’hier car déjà dans notre région entre – 300 et – 50 avant Jésus-Christ les populations produisaient du blé pour l’exporter vers l’étranger comme en Italie par exemple. Les céréales étaient alors conservées dans des sacs, des jarres ou même des silos creusés profondément dans le sol avant d’être vendues », raconte Hervé Paquet, directeur du Ker à Vannes (56). Ce parc ludo-éducatif retraçant l’histoire de la Bretagne des mégalithes à l’âge d’or des Celtes a ouvert en mai 2016.

Du monde des Celtes jusqu’à l’influence romaine

Pas moins de 36 tonnes de béton ont été coulées afin de construire ces décors enchanteurs. « Les portes du Ker passées, vous entrez dans le monde de nos ancêtres du néolithique, univers fabuleux des pierres dressées. Après le sas du Temps, où vous passerez de la préhistoire à l’histoire, vous découvrirez le monde des Celtes jusqu’à l’influence romaine. On joue sur les 3 langues : français, breton et anglais », décrit Hervé Paquet. Le visiteur démarre son parcours dans une grotte. À cette période, la chasse perd de son importance et l’agriculture débute, avec de nouveaux outils de bois et de pierre pour défricher, travailler la terre, moissonner et moudre.

[caption id= »attachment_23440″ align= »aligncenter » width= »800″]Les Gaulois ont inventé la moissonneuse, ce modèle était poussé par un cheval. Les Gaulois ont inventé la moissonneuse, ce modèle était poussé par un cheval.[/caption]

En -50 av JC, l’élevage de cochons se développe

Le parcours se poursuit dans un autre espace, une ambiance différente. On y découvre des alignements de menhirs, des dolmens et des cairns qui arrivent à l’âge des métaux lorsque l’homme commence à maîtriser le feu, fond des métaux et fabrique des objets du quotidien. La sédentarisation des populations permet de développer l’agriculture. « Les cultures de céréales, lin, chanvre sont courantes. Les espèces animales tel que le cochon sont domestiquées. » Autour de -50 avant Jésus-Christ, l’élevage de cochons prend de l’ampleur en Bretagne. C’est un animal apprécié car il est prolifique et se reproduit vite.

Le fil rouge de la suite de la visite est l’histoire du peuple des Vénètes. Ils sont très puissants et vivent au sud de l’Armorique. Ils avaient créé leur propre monnaie et même leur Sénat. Leurs bateaux performants leur permettaient un commerce prospère sur la façade atlantique et vers l’île de Bretagne. « Il est difficile de déterminer avec précision ou était la capitale des Vénètes : peut être Locmariaquer dans un premier temps puis Vannes ? Toujours est-il que l’on retrouve des éperons barrés, sites de repli en cas de conflit qui se situaient en hauteur dans les terres ou au bord de la mer, à de nombreux endroits en Bretagne comme à Quiberon, Belle Île, Plérin, Clohars-Carnoët, Cleden Cap-Sizun, Ploulec’h… »

Un réseau de fermes implanté sur tout le territoire

L’Armorique est peuplée d’agriculteurs. « À l’époque des Vénètes, le réseau de fermes est implanté sur tout le territoire comme aujourd’hui », déclare le directeur. On apprend que ce sont les Gaulois qui ont inventé la moissonneuse, elle était à l’époque poussée par un cheval. Ils ont aussi mis au point la charrue à soc, la meule rotative pour la farine et la faux. « Cet outillage agricole restera pratiquement le même jusqu’à la révolution agricole du XXe siècle. »

La base de l’alimentation est composée des céréales cultivées localement : engrain, amidonnier, épeautre, froment, millet, orge. Mais ils cultivent aussi des légumes : pois chiches, lentilles, fèves… et des fruits : pommes, poires, figues… Côté élevage on retrouve des moutons, vaches, chèvres, porcs, canards et oies. Le lin et le chanvre ont aussi une place importante pour être transformés en vêtements et cordes. Finalement, on en apprend beaucoup sur notre histoire tout en passant un bon moment grâce aux différentes scènes de vies et à toutes les vidéos explicatives qui agrémentent ce parcours dans un décor surprenant.

La bataille des Vénètes en 3D

Peu de personnes connaissent l’histoire de la bataille des Vénètes qui s’est déroulée en -56 av JC au large du Golfe du Morbihan. La flotte Vénète a alors affronté celle des Romains. César la décrit comme : « La plus puissante de cette côte maritime. Ils ont un grand nombre de vaisseaux qui leur servent à communiquer avec la Bretagne. Ils surpassent les autres peuples dans l’art et la pratique de la navigation. »

À l’époque, César est en pleine guerre des Gaules. Il manque de blé pour ses légions. Il envoie donc des émissaires chercher du blé chez certains peuples gaulois, dont les Vénètes, qui refusent et prennent les émissaires en otage. Furieux, César ordonne la construction d’une flotte de galères pour mener la guerre en mer contre les Vénètes. Une bataille qui sera perdue par les Vénètes. Contrairement aux navires romains fonctionnant à la rame, eux se déplacent grâce au vent. Le jour de cette bataille le vent est tombé, donnant un avantage considérable à la flotte de César. « Le Ker offre le moyen de revivre cette bataille sur un écran de cinéma en 3D et installé dans un fauteuil dynamique. Le spectateur a même la sensation du vent et des embruns sur son visage », décrit Hervé Paquet.


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