Dans une étude de l’Institut de l’élevage, intitulée « Où va l’agneau ? », le marché de la viande ovine est passé au crible des approvisionnements et des débouchés.
Quelque « 55 % de la viande ovine sont écoulés en grande et moyenne surface (GMS), 24 % en boucherie, 15 % en restauration hors foyer (RHF) et 4 % sont exportés », estime Marie Carlier, chef de projet conjoncture ovine à l’Institut de l’élevage, le 26 octobre. Durant le deuxième entretien de l’Observatoire des prix et des marges, elle a présenté les premiers résultats de l’étude « Où va l’agneau ? » qui sera publiée prochainement. Il ressort ainsi que la RHF utilise majoritairement de la viande ovine importée. Elle précise que malgré de fortes importations, « le prix de l’agneau français ne baisse pas car les abatteurs se font la guerre… ».
Sur les 178 000 tonnes équivalents carcasse (téc) de viande ovine consommées par la France, 57 % sont issus d’ovins et d’agneaux importés. Côté abattage français (80 500 téc), 45 % proviennent d’agneaux standards, 13 % d’agneau sous signe officiel de qualité, 8 % d’ovins importés vivants et 16 % d’ovins adultes français. Les importations proviennent en majorité de Grande-Bretagne (23 %), d’Irlande (10 %), de Nouvelle-Zélande (9 %) et d’Espagne (3 %).
Concernant la viande ovine dite « rituelle », il s’agit principalement d’import en comptant les ovins vivants (70 %) et près de 45 % concernent des ovins adultes. En GMS, 36 % de la viande vendue sont d’origine France (50 % issus d’import UE) à l’inverse des boucheries où l’origine France domine pour 76 % des approvisionnements. Dans la restauration collective, seuls 16 % des approvisionnements proviennent de France, un chiffre qui descend à 10 % en restauration commerciale.
Les appels d’offres sont effectivement majoritairement remportés par de la viande d’origine européenne, moins chère. Au vu de ces résultats, Marie Carlier estime que « l’offre française n’est pas ou peu adaptée dans ses prix et sa découpe au marché de la restauration hors domicile ». Pour elle, l’agneau standard aura de plus en plus de difficulté à trouver sa place par rapport à l’agneau importé.
Autre élément inquiétant qu’observe Marie Carlier, en faisant référence à l’épisode de fièvre aphteuse en Grande-Bretagne dans les années 2000 qui avait causé une rupture des approvisionnements français, c’est que « moins le consommateur voit l’agneau, moins il en mange…». Depuis cette période, la consommation décline.